Marseille

J’y suis née et pourtant, je la connais mal …J’y ai vécu les 5 premières années de ma vie. Ensuite, j’ai vadrouillé : Pithiviers, Montpellier, Paris, pour me retrouver il y a quelques années, pas très loin d’elle. La région me manquait. Elle me manquait.

Pourtant, je n’irais pas y vivre. Trop dure, trop inhospitalière, trop compliquée ! Mais, je l’aime, c’est ma ville.

Si l’on me demande la différence entre Marseille et les autres villes de France, je dirais sa lumière. Cette lumière me suit depuis petite fille. Lorsque j’arrivais en voiture depuis Martigues et que nous passions au milieu de la roche calcaire, la lumière devenait aussi blanche que les pierres et lorsque j’arrivais en avion, j’ai toujours le souvenir de cette lumière blanche, crue, qui me prenait dès ma descente et me laissait nostalgique lors de mes départs.

On dit Marseille vilaine ville. Je suis toujours surprise d’entendre ceci et je n’arrive pas à comprendre que les yeux n’arrivent pas à se poser au-delà des préjugés. Comment rester insensibles aux Goudes, au Vallon des Auffes, à Malmousque, à la Corniche, aux Catalans et j’en passe ? Oui, c’est facile, je ne cite là que les plus jolis endroits avec vue sublime sur la mer. Mais, je reconnais aussi la beauté de ma ville dans les étals brouillons de Noailles, dans la splendeur passée de la Canebière, dans les petites ruelles du Panier, dans les kiosques à panisse et chichis frégis de l’Estaque, dans la multiplication d’anciens villages devenus des quartiers, dans son port de marchandises et ses docks, de sa cité radieuse signée Le Corbusier …

Alors oui, la ville est dure, sale, violente parfois, c’est un port avec tous ses travers. J’aimerais tellement qu’elle cesse d’être construite n’importe comment, qu’on puisse s’y sentir bien, profiter des plages l’été sans craindre contaminations et autres désagréments, que les rats restent sous terre et ne se baladent plus près des hôpitaux, que la ville soit débarrassée de ses poubelles qui traînent trop souvent, qu’elle puisse faire de la place à la fois aux bobos nombreux et à sa couche populaire d’habitants, cette mixité qui fait sa particularité et sa richesse, que l’on reconnaisse enfin les talents qu’elle contient, les artistes qui la font vivre, les architectes qui la rendent plus belle …

Pour cela, je n’ai pas la recette. Plus de civilité c’est certain, moins de misère, de trafics aussi, plus de culture certainement … espérons que Marseille Provence 2013 saura mettre la ville dans la bonne direction parce que je vous l’assure, Marseille est une ville formidable.

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