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Rédaction web : les tarifs

Du temps où j’étais juriste d’entreprise, on m’interrogeait souvent sur mon parcours, mes études, mon expérience. Assez peu sur ma rémunération.
Maintenant que je suis rédactrice web freelance et community manager, les questions se font plus précises sur mes tarifs. Enfin plus précisément sur la façon dont je fixe mes prix.

Et je comprends très bien toutes ces questions. Trouver les bons prix à appliquer est l’une des complications de l’existence de la rédactrice web. Note bien que le rédacteur doit se poser les mêmes hein. Bref, fixer des tarifs de rédaction, ce n’est pas de la tarte ! 

Je ne me suis même pas posée la question avant de débuter mon activité puisque j’ai lancé celle-ci suite à la demande d’un garçon qui est venu à moi, en me demandant de rédiger l’audit éditorial de son site ! Mon premier client !!

Euh comment dire ? j’étais perdue … Déjà, ça ressemble à quoi un audit éditorial ? ça doit faire combien de pages ? et j’y mets quoi dedans ? Complètement larguée je vous dis !
Mais il n’était pas question de refuser, l’occasion était trop belle. Et puis un futur client qui vient à toi comme ça, juste parce qu’il te suit sur les réseaux sociaux et aime ta façon d’écrire, ça n’arrive pas tous les jours, je m’en rendrais compte par la suite.

Alors j’ai du établir mon premier devis : un audit éditorial et la réécriture de plusieurs billets de blog.

J’ai fouillé sur le net, regardé les tarifs pratiqués à gauche et à droite, interrogé les réseaux sociaux … ça allait de simple au double parfois. Je n’étais pas plus avancée.
Finalement, je me suis laissée guider par la logique : combien de temps allais-je mettre pour remplir cette mission ? quelles compétences allais-je devoir mobiliser ? A quel tarif j’estimais que ce travail devait être payé ?

Et mon devis est passé sans souci … Aujourd’hui, avec un peu plus de recul, je pense qu’il était juste et correspondait exactement au travail à fournir, à mon expérience et à la structure que j’avais en face de moi.

D’autres devis ont suivi. Certains ont été refusés, d’autres ont été acceptés. J’ai parfois l’impression de ne pas facturer assez, et c’est toujours difficile de trouver l’équilibre.

Surtout lorsque l’on voit comment fonctionne une certaine partie de la rédaction web.

Les plateformes d’écriture et les sites de news vite faites mal faites

Je pense notamment aux plateformes basées à l’étranger qui embauchent, certes régulièrement, mais à des tarifs que je trouve honteux.
10 € pour un feuillet de 500 pages, pour moi c’est no-way !

C’est tentant lorsque l’on débute mais sincèrement, avant d’obtenir une rémunération ou même un complément de rémunération correct, vous imaginez ce que vous devez produire ??  Calculez un peu, il vous faudra produire 20 billets pour gagner 300 € !

A moins d’écrire à la vitesse de Speedy Gonzalez, le calcul me semble vite fait.

Savez-vous que l’on m’a même proposé d’écrire des news au prix imbattable de 20 centimes ? oui oui, vous avez bien lu ! 20 centimes la news et chaque partage ou like de celle-ci me rapportant à chaque fois un peu plus pour une somme maximum de 5 €.
Le pire c’est que le mec était tout fier de son système ! Inutile de vous dire que je n’ai jamais donné suite 🙂

Etablir ses tarifs de rédaction web

Avec près de 2 ans en tant que rédactrice web, je sais maintenant établir mes tarifs. Je doute toujours de leur justesse mais ils correspondent à ma façon de travailler, aux compétences que je mets en place pour mes clients et à la concurrence susceptible de travailler sur le sujet.
Je facture plus chers les billets juridiques que je rédige. Et cela me semble logique : 15 ans d’expérience, une plus grande responsabilité (autant si je me trompe sur le nom d’un vernis pour un billet nail-art, ce ne sera pas trop grave, autant une mauvaise info juridique peut être extrêmement préjudiciable), et une spécificité qui se paie.

Concrètement, ça donne quoi ?

Dis donc, tu ne crois quand même pas que je vais te donner mes tarifs comme ça ?
Non bien sûr mais je peux te donner des pistes pour établir tes propres prix !

* Avant tout devis, je regarde le Hub Viadeo « Rédactrices & Redacteurs – Conception Rédaction & Piges » qui publie chaque année (sauf 2014) un baromètre indicatif des prix et tarifs des métiers de rédacteurs. Les tarifs sont indicatifs et dépendent de pas mal de paramètres (expérience, localisation, spécificité …) mais donnent une base de réflexion non négligeable.

Voici les tarifs généralement pratiqués.
Vous allez voir, les écarts sont énormes. Personnellement, je les trouve élevés et je penche plus pour des tarifs parisiens (mais peut-être ne suis-je vraiment pas assez chère ?).

Traditionnellement, la facturation se fait au signe comme en journalisme et au feuillet (1500 signes – 250 mots)

REDACTION :
– Publi-Rédactionnel (1500 signes) : de 60 à 180 euros
– Article (3000 signes) : de 100 à 360 euros
– Article (6000 signes): de 200 à 500 euros
– Dossier (12000 signes) : de 300 à 800 euros

WEB
– 1 page web (création) – 1000 signes : de 50 à 100 euros
– 1 page web (création) – 1500 signes : de 60 à 200 euros
– 1 page web (réécriture) – 1000 signes : de 30 à 60 euros
– 1 page web (réécriture) – 1500 signes : de 45 à 75 euros

* Pour ma part, je ne facture pas au signe mais au billet et cela correspond à la demande de mes clients web qui me sollicitent essentiellement pour des billets de 400/500 mots.
Je propose des forfaits si la commande porte sur plusieurs billets.

* En gardant toujours à l’esprit mon taux horaire. Si j’estime que le billet va me prendre une heure de temps, je facture à mon taux horaire, si c’est un billet court et plus simple à rédiger, sans difficulté particulière, je divise mon taux horaire …

* Je pense toujours aux recherches que je vais devoir faire pour rédiger mon billet. Parce que finalement, la rédaction n’est pas le plus long.
En revanche, la veille, la quête et l’analyse des informations est ce qui prend le plus de temps. Et ça fait partie de la rédaction. Donc, doit être compris dans la facturation.

* Je n’oublie jamais la nature de la structure que j’ai en face de moi : agence de com, entreprise, petit entrepreneur … ni même l’antériorité de mes relations. Je vais être beaucoup plus souple avec les gens qui me font confiance dès le début et qui continuent à me passer des commandes …

Vous voyez, c’est juste une question de bon sens en fait 🙂

Et dernier petit conseil, que j’ai bien du mal à mettre en oeuvre moi-même encore parfois : ne vous bradez pas, ne cherchez pas « à être gentille ».
La rédaction d’un bon contenu se paie.
Même si la concurrence est rude, je suis persuadée qu’une bonne rédactrice web, qui respecte ses clients, les délais imposés et qui a des compétences spécifiques, ça n’est pas si courant que ça.

Voilà, si vous vous lancez, j’espère que j’ai pu vous éclairer un peu.
Et si vous êtes déjà installées, je serais ravie de connaître votre fonctionnement.

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