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Souris puisque c’est grave

Ces derniers jours furent effroyables et glaçants. Nous avons tous été touchés par la violence des faits, les assassinats, les prises d’otages, les assauts des force de l’ordre … Un vrai film à grand spectacle que Bruce Willis n’aurait pas renié. Sauf que ce ne fut pas du cinéma.

Dans notre société 2.0, les réseaux sociaux ont joué un rôle formidable, ils ont su rassembler, réconforter, créer du lien. Je dois avoir de la chance mais j’ai été épargnée par la plupart des posts nauséabonds auxquels certains ont été confrontés. Ma TL est formidable.

En revanche, j’ai plusieurs fois lu (et je crois que l’on me l’a reproché aussi), des tweets notamment d’internautes heurtés que l’on puisse tenter de plaisanter ou de rire alors que le sang venait de couler. Si je trouvais aussi, comme vous tous je crois, que les billets sur la folie des soldes étaient déplacés, les tweets mettant en avant un dessin, un sarcasme, une ironie ne me choquaient pas.

Je n’avais pourtant pas envie de rire. Mais ce sont bien ces sourires, volés à la cruauté du moment qui ont poussé les larmes que j’avais au bord des paupières.

Quel plus bel hommage peut-on rendre à Charlie Hebdo qu’à notre tour, nous puissions nous moquer ?

Le rire ne se commande pas, il arrive même souvent au pire des moments.
Je me souviens de fous-rires mémorables pris avec mes tantes, nous obligeant à nous cacher dans la cuisine, alors que nous viellions le corps de ma grand-mère. Le rire s’était alors emparé de nous, mêlant nos larmes à nos ricanements. Comme un sursaut de la vie, comme un rappel que nous étions bien vivantes, obligées de continuer.

Je crois que c’est ce moment de grâce qu’a vécu l’équipe de Charlie Hebdo, pris d’un fou-rire alors que F. Hollande passait dans leur rang, dimanche après-midi. Faut dire aussi, le coup de pigeon, il ne nous l’avait jamais fait encore !

L’être humain n’est pas fait pour la tristesse constante. On ne peut pas survivre à la douleur qui tord les boyaux, si un peu de rire ne vient pas s’inviter au bal des larmes. Ne serait-ce que fugacement.

Rire pour ne pas pleurer.

Je suis persuadée que l’on peut tout dire avec humour et que l’on peut rire de tout. Vraiment de tout.
C’est comme ça que je suis faite, l’ironie coule dans mes veines, les gens trop sérieux m’ennuient, le manque d’humour me fait peur et l’auto-dérision est mon moteur.

L’humour est un besoin vital mais aussi une arme redoutable, nous ne pouvons plus en douter aujourd’hui.

Alors rions, soyons vivants, tant que nous pouvons !!

PS : cette photo a été prise samedi après-midi par la jolie Anne-Charlotte de la petite entreprise SayCheese.

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