implication sociale

Implication sociale

Très tôt, les injustices de la vie m’ont révoltées, je ne concevais pas que certains aient tout et d’autres rien ou pas grand-chose.
Je ne parle pas que d’argent, j’évoque aussi l’accès à l’enseignement, à la prévention, à la culture, à la tendresse, à l’attention, à une vie paisible …

Je me révoltais souvent et ma langue trop bien pendue m’a souvent joué des tours, certains adultes acceptant mal une petite fille un peu trop bavarde. Insolente était un mot qui revenait très souvent pour parler de moi.


Lorsque j’ai annoncé fièrement que je voulais devenir avocate, ma maman me voyait défendre la veuve et l’orphelin, elle me rêvait mariée à Arno Klarsfeld – l’était moins con à l’époque je crois – et devenir une justicière des belles causes en robe noire et épitoge d’hermine.

Rien de tout ça ne s’est produit – ouf pour le mariage avorté avec Arno – la fainéantise, la peur, tous ces petits défauts du quotidien ont mis une croix sur mes combats.

C’est nul vraiment d’être stoppée dans ses envies par toutes ces fausses excuses et ma détestation des injustices aurait dû être bien plus forte que mes réticences.

Mais bon, cela n’a pas été le cas et l’auto-flagellation, très peu pour moi.

Heureusement, la vie n’a pas fait taire mes révoltes et ce n’est pas pour rien je crois que je me suis choisie – mais est-ce vraiment un choix ou un coup du destin ? – un entourage très impliqué dans l’envie d’une société plus juste.

Et si je bats le pavé de temps en temps, si je soutiens les causes qui me semblent importantes, si j’aide le sans-abri qui a élu domicile juste en bas de mon bureau en lui apportant gants, nourriture, adresses et surtout en prenant le temps de lui parler et de lui dire bonjour, si j’assiste à des réunions de réflexion autour du féminisme, mon implication sociale s’arrêtait là.

Je parle au passé parce que pour la première fois depuis le début de ma carrière professionnelle, on me propose de m’impliquer socialement.

On pourrait penser que c‘est durant ma vie de juriste que de telles opportunités auraient pu se présenter mais non, il a fallu que j’aille au bout de ma reconversion professionnelle, que je travaille dans la communication digitale pour voir enfin les projets dont je rêvais se présenter à moi.

Comme quoi, dans la vie, il n’y a pas de hasard et je pense que ma petite étoile a bien œuvré pour me mener là où je le souhaitais. Mon étoile et pas mal de boulot aussi.

Ce beau projet auquel je vais participer me fait flipper, je vous l’assure et même si j’ai pris quelques jours de réflexion pour accepter, dans ma tête et mon cœur, c’était joué d’avance : il était hors de question que je passe à côté de la possibilité d’apporter mon expérience, mes connaissances à ceux qui en ont besoin, hors de question que la peur et tous ces petits défauts du quotidien ne me bloquent une fois de plus.

Alors j’y vais. J’ai peur, même si rien n’a commencé encore, mais j’y vais, confiante dans le projet, certaine de l’enrichissement que je vais en retirer et pleine d’espoir quant à ce que je peux apporter.

Pour la première fois, mes convictions vont de pair avec ma vie professionnelle et c’est formidable.

Changer de job, de voie, ce n’est pas seulement aller vers les domaines qui nous intéressent pour ne plus subir un boulot qui nous lasse mais c’est aussi se rapprocher de son moi, pour avoir la sensation – unique – d’être enfin à la bonne place.

Et vous, pensez-vous à cette implication sociale parfois ?


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