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Faut-il lire la Servante écarlate ?

Un #vendredilecture sous forme de question : faut-il lire la Servante écarlate, le roman de Margaret Atwood, livre classique de la littérature anglophone ?

Vous le savez, j’aime assez peu les « il faut », « il ne faut pas » que l’on trouve bien trop souvent dans les magazines féminins, plutôt adepte du ‘faites bien comme vous voulez ! » mais là, je suis très tentée par l’autoritarisme, je vous l’avoue.


Le pitch – la servante écarlate  :

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles.

Je fais court sur le pitch, je pense que vous avez toutes et tous entendu parlé de la série qui a fait un carton il y a quelques mois.

J’ai longuement hésité à lire ce roman, ayant vu mon chéri se détourner plus d’une fois de la série, contraint de faire des pauses sur quelques épisodes tant il avait des difficultés avec certaines images et représentations. Et c’est pourtant loin d’être un sensible devant les écrans, grand habitué de la science-fiction qu’il dévore depuis son adolescence.

Aussi lorsque je l’ai vu tant dérouté, j’ai pris peur, n’ayant pas forcément envie de me faire violence pour lire un roman. Et finalement que j’ai bien fait d’aller au-delà de mes appréhensions !!

La servante écarlate est un roman qui met en scène un monde dur, impitoyable, cruel, si bien que sa lecture bouleverse et ne laisse insensible. Et pourtant, l’écriture est sobre. Cette écriture fluide, douce est le pendant de la cruauté du roman et c’est grâce à elle que nous ne refermons pas aussitôt le livre, impatientes de suivre le quotidien glaçant de cette servante rouge, entre son passé et son présent.

Si le roman a eu tellement de succès à sa sortie en 1985 c’est, je crois, parce qu’il nous renvoie la situation de millions de femmes à travers le monde, dont la liberté est inexistante ou quasi. La république de Gilead, matriarcale tout en étant profondément sexiste, n’est pas qu’illusion.

Les pires ennemies des femmes sont bien souvent les femmes elles-mêmes … C’est une réflexion que je me fais souvent, tant je trouve certaines nanas abjectes avec celles qui subissent la violence. On le voit encore avec la tribune récente sur « le droit d’importuner ».
Et c’est exactement ce que j’ai retrouvé dans le bouquin, cette capacité des femmes à être leurs pires ennemies. Parce que finalement dans le roman, les pires manipulatrices sont bien les femmes qui participent activement à la mise en place de cette société d’esclavagisme.

Tout y est dans ce roman, tout ce que l’on redoute tant aujourd’hui : l’obéissance engendré par la peur, le fanatisme religieux, la pudibonderie à outrance, le pouvoir des uns sur les autres, le clivage entre les unes et les autres, l’isolement, la suppression volontaire de culture, de divertissement …. étrange comme parfois cela sonne à nos oreilles comme autant de grands titres dans les journaux télévisés du soir.

La servante écarlate est une dystopie c’est vrai … est-elle impossible ?

Alors, faut-il lire la servante écarlate : la réponse est oui.

C’est un roman indispensable, incontournable, inoubliable et c’est tant mieux.


Si vous l’avez lu, qu’en avez-vous pensé ?
Pour les autres, courrez en librairie – indépendante, cela va sans dire.

Et la question que je me pose maintenant :  est-ce que je regarde la série ?


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Retrouvez quelques unes de mes autres lectures  :
* Le Grand Marin de Catherine Poulain
* La beauté des jours de Claudie Gallay
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