« Oh … » Philippe Djian : politiquement incorrect

Philippe Djian est fort, très fort même. Il fait d’un roman dérangeant et parfois énervant, un récit passionnant qu’on ne peut lâcher avant la dernière page.

Le personnage principal, Michèle, a tout pour nous énerver et nous séduire en même temps : femme forte d’une  cinquantaine d’années, elle est une femme de pouvoir. Dynamique, brillante, libre … mais elle paie cher ces attributions de son féminisme puisque divorcée tout en maintenant des relations très étroites avec son ex-mari forcément douloureuses, presque fâchée avec son fils dont elle n’approuve pas les choix de vie, entretenant avec sa mère des liens amour-détestation, fille d’un homme en prison depuis longtemps et amante du mari de sa meilleure amie.

Cela fait beaucoup pour une seule femme et cela peut paraître invraisemblable  D’autant plus que Michèle se fait violer et ne porte pas plainte alors que le violeur est toujours là, près d’elle… Elle se complaît même dans cette situation … Difficile de la comprendre !!

Et pourtant, malgré l’énervement que l’on peut ressentir parfois sur les situations dans lesquelles se met Michèle, on a envie de la suivre jusqu’au bout et on ne peut que reconnaître sa dignité et sa sincèrité. C’est un beau personnage de femme alors que les hommes ont dans ce roman, les plus mauvais rôles : violeur, looser, homme violent, amant collant …

En fait, ce livre est un roman féministe, porté par l’écriture d’un homme, qui a su se glisser dans la peau d’une femme de 50 ans, sans jugement, dans un style énergique et sans aucun temps mort.

C’est une belle découverte pour moi qui  n’avait jamais lu Djian. Je vous le conseille !!

 

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