Se-déconstruire

Se déconstruire …

Hier, malgré l’alerte rouge dans l’Hérault, il faisait beau au bord de l’eau. Comme cela ne dure pas longtemps en ce moment, je partage mon coin de ciel bleu avec vous.

J’ai toujours assimilé chacun de mes déménagements à un changement de vie, plus ou moins grand, plus ou moins important, selon la distance parcourue.

Cela se confirme une fois de plus, même si je n’ai fait à peine quelques 150 kilomètres.

Je me doutais que ce déménagement allait modifier mes habitudes de vie, je ne me doutais pas qu’il allait à ce point-là me bousculer et me placer face à moi-même aussi violemment.

Un nouvel environnement demande souvent quelques semaines, voire même quelques mois pour être appréhendé, de nouvelles routines réclament de la patience et des ajustements pour devenir confortables, chaque membre de la famille tâte, cherche sa place … Je sais tout ça, j’ai souvent fait mes cartons.

Ce que je vis aujourd’hui est au -delà du « chacun cherche sa place », je suis dans un bouleversement de ce que je suis, en tant que maman, en tant que femme et en tant que compagne. Mon couple n’est déjà plus et ne sera plus jamais le même.

Parce que les autres autour de moi ne sont pas les mêmes, plus exigeants, moins consensuels, parce que certaines phrases sont prononcées, parce que certains silences sont lourds, parce qu’il me sourit moins, peut-être aussi parce que j’aurai bientôt 40 ans, j’ouvre les yeux sur ce que fut ma vie ces 8 dernières années et sur la façon dont je me suis construite après le deuil de ma maman dont je vous parlais dernièrement.

Je me suis re-construite, c’est vrai, mais fermée sur moi, sans prendre en compte ceux qui m’entouraient. Par fierté je pense, par égoïsme aussi certainement, mais aussi toujours dans cette obsession de cesser d’avoir mal, je n’ai pas su faire confiance aux autres de ma vie, ce qui m’aurait permis aussi d’être à leur écoute. A foncer tête baissée, je n’ai pas pris le temps de tendre l’oreille et d’entendre ce qu’ils avaient à me dire, comprendre ce dont ils avaient besoin et envie. J’ai imposé mes choix, ma voix.
J’ai toujours pensé être dans la communication. Je n’étais que dans le remplissage d’espace.

Et découvrir ça est un réel bouleversement. Je suis aujourd’hui en pleine déconstruction, c’est vraiment ce que je ressens. Alors non, je n’irai pas vous dire que c’est super chouette et que tout va bien, mais plutôt que de gommer, de raturer, de faire des trous dans la feuille, je préfère tenter de recommencer au propre.

Je ne crois pas que l’on puisse changer. Foncièrement je veux dire, du tout au tout.
Mais je crois que l’on peut travailler sur soi et avancer. Je vais m’y efforcer.
Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir besoin de me bousculer, de me heurter, de me confronter à ce que je ne connais pas, pour apprendre à m’ouvrir vers les autres, et apprendre à l’écouter, lui, enfin.
Je ne sais pas trop comment m’y prendre encore, si la piste est bonne et même si j’aurai le cran d’aller au-delà de moi. Mais je vais essayer.

Si vous avez connu un tel sentiment, n’hésitez pas, je suis toujours avide d’échange avec vous. Et si mes billets psychologiques vous gonfle, n’hésitez pas non plus à me le dire 🙂

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