Une histoire de poils

Les filles, il faut qu’on cause, le sujet est grave : les poils reviennent en force !!
Beurk me direz-vous et je ne suis pas loin d’en faire autant mais prouvons que nous pouvons être fans de vernis et réfléchir deux secondes avant de s’emballer.

Lors de mes vacances à la montagne, il y a quelques jours de cela et alors que je peinais laborieusement pendant une randonnée dans la neige SANS raquettes et donc particulièrement éreintante, ma copine Nanou et moi, nous sommes mises à parler de poils. D’ailleurs, avez-vous remarqué comme les sujets les plus importants de la vie ressortent toujours dans les situations improbables ?

Je vous fais grâce de l’ensemble de notre discussion passionnante, on en retiendra que le poil, au final, n’est qu’une construction sociale de plus qui nous emmerde bien !

C’est vrai ça, tout comme l’inventeur du soutien-gorge est un homme, j’imagine bien que la personne ayant décrété que les poils étaient à bannir devait être doté de testicules. S’est-il dit un matin ? « tiens, on va faire faire râler les nanas, on va décidé que les poils, c’est caca. Tout bénéf, ce sera du temps en plus pour nous, les hommes, et en moins pour qu’elles nous emmerdent ! »

Alors oui, le poil est une construction sociale hyper avilissante et contraignante et chaque fois que nous utilisons rasoir, cire, crème dépilatoire et autres objets de torture, nous maudissons cette société qui nous oblige à nous conformer aux diktats de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas mais reconnaissons que les poils, c’est moche.
Je n’ai aucun problème avec les poils niveau hygiène et affirme haut et fort que des poils lavés, sont des poils respectables mais même lustrés, des jambes et des aisselles poilus, c’est vilain, même sur Sophia Loren.

Savez-vous que le poil, dans nos sociétés contemporaines est fluctuant ? Tantôt honteux et à bannir, il revient en force depuis quelques années.
L’épilation intégrale du minou est en perte de vitesse, les messieurs redeviennent barbus (voyez plutôt Paul, le Bachelor 2014), les stars osent montrer leur pilosité (Kate Moss et Madonna en femmes libérées) et les marques surfent sur la vague de poils comme American Apparel dont les chatounettes des mannequins arborent la touffe à mamie.

Bref, tout cela nous a laissé perplexe, Nanou et moi.  Et bien que prêtes à se battre contre toutes les formes d’avilissement des femmes, sans se l’avouer clairement, j’ai bien vu que nous avions cédé au même moment face à la dictature des poils. Nos réflexions hautement philosophiques ne font pas le poids face à l’appel de la jambe nette.

Autant de concession pour une féministe, c’est dur. Très dur.

Sur ce, je vous laisse, j’ai piscine …

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