écrire pour le web

Le billet anti-SEO

Le billet qui va faire frémir tous les webmarketeurs de la Terre !!

La plume dans la main, c’est mieux qu’une plume …

Dans mon ancien métier d’il y a longtemps, j’écrivais déjà. Beaucoup. Des contrats, des courriers, des mises en demeure, de notes de synthèse, des analyses … la plume toujours acérée prête à dégommer les fauteurs de troubles, ceux qui ne voulaient pas payer en fait. Et je vous l’avoue des années plus tard, certains avaient bien raison, de ne pas payer. Bref, le sujet n’est pas là.

Donc j’avais l’habitude d’écrire. Les règles à respecter : introduction, thèse, anti-thèse, synthèse. Du juridique pur et dur qui ne faisait pas rire et me fatiguait les neurones.
Sauf les courriers, ça j’adorais !!
Dire à un client d’aller se faire balader et lui réclamer de l’argent avec des formules empôulées, voir même grandiloquentes, ça m’éclatait. J’étais bonne dans cet exercice, je le prenais vraiment comme un jeu, trouver les mots les plus doux, les plus policés pour trancher avec la dureté de mes propos, un véritable exercice. Je passais parfois des heures sur un courrier de 2 pages, mais au final, mon courrier était canon !!

Dans mon nouveau métier d’il y a pas très longtemps, j’écris beaucoup. Pour le blog, pour mes clients.
Et comme mon nouveau métier, c’est rédactrice web, là encore, il y a des règles à respecter. Optimisation de mots-clés, balises, descriptifs, titres, sous-titres, pyramide inversée et hop Khéops se retrouve la tête en bas !

Je ne suis pas une référenceuse – comme il est vilain ce mot – mais je suis bien obligée de faire plaisir au grand maître Google, je ne suis pas certaine que mes arguments en faveur de Quant soit entendus par mes clients. Et puis je connais bien les habitudes des internautes – j’en suis une – et je vous vois lire un billet de blog en attendant le bus et voilà le bus arrive et pof, vous fermez votre portable et oublié le billet de blog, dans les oubliettes.
J’ai intérêt à vous donner tout ce que vous voulez tout de suite, je vous sais très volatiles. Rassurez-vous, je ne vous en veux pas.

De ces années d’écriture sous contraintes, je constate avec regret que la technique prend bien souvent le pas sur le style ou du moins sur le libre-court des pensées.
Je me sens parfois prisonnière des règles d’écriture web et j’ai très peur de perdre un jour mes capacités à vous toucher d’une quelconque façon avec mes mots.
C’est con je trouve.

Lorsque je reprends mes billets du début, ceux écris alors que je me fichais comme de l’an 40 des règles du SEO, je trouvais que mes billets avaient sacrément plus de gueule qu’aujourd’hui !
J’écrivais plus vite aussi je crois.

Alors j’ai décidé aujourd’hui, de me lâcher, d’oublier les règles du SEO et de n’en faire qu’à ma tête.

A la poubelle le SEO !!

L’année dernière, mon fils avait une maîtresse qui faisait faire des sessions de « joggings d’écriture ». Sur un sujet donné, les gosses devaient écrire, écrire, écrire. Tout ce qui leur passait par la tête ou presque. Tant pis si c’était inexact, tant pis s’il y avait des fautes d’orthographe, le but était de délier leur main et d’habituer leur cerveau à cette gymnastique terrible : trouver des mots.

C’est vrai ça, les mots, on vit avec. Tous les jours, ils nous accompagnent. Trous souvent gros, parfois tendres, quelquefois cruels, souvent tellement creux que c’en est à pleurer, ils se déversent de nos bouches prêts à prononcer toutes les conneries ou à transformer ce premier baiser en amour pour la vie entière. Il peut suffire juste d’un mot pour que tout bascule.
Il faudrait que je cherche la moyenne du nombre de mots que nous connaissons vous et moi, ça doit donner le vertige. Et pourtant, assembler les mots pour trouver les bonnes formules, quelle difficulté !! Mais quelle passionnante aventure également !!
Et ce risque de ne plus être emportée par la magie de l’écrit, existe. Trop de règles tue l’imagination, le créativité, la passion, ne trouvez-vous pas ?

Alors Google, écoute-moi bien : je t’emmerde.

Oui je sais, ce n’est pas tellement poli de te parler sur ce ton mais pour une fois, remballe tes règles et laisse-moi m’amuser.

Cher ami, je vous prie de bien vouloir accepter mes plus plates excuses mais j’ai besoin – comme tout un chacun – de sentir le vent caresser mes doigts sur le clavier, de libérer mon esprit de vos carcans imposés, enfin léger et heureux d’aller et venir sur le flot de mes pensées les plus sincères pour livrer à mes lecteurs/ lectrices, ce qu’ils sont en droit de recevoir, le jus de ma substantifique réflexion d’auteur – ne serait-ce que de bas étage.

Alors, ça a de la gueule non ?

Ouaih, ça claque !! Mais allez donner ça à lire à un webmarketeux, c’est coma illico presto !!

J’ai donc perdu en 3 lignes : Google, certains de vous mes lecteurs, effrayés par tant de circonvolutions pour au final, ne pas dire grand chose et mes amis du webmarketing partis en courant à la recherche des balises et des métadescriptions, leur ordonnance santé !

Mais vraiment, c’est tellement bon d’oublier la technique pour se concentrer sur son seul désir de temps en temps.

Mais ce billet au final, il parle de quoi ?

Du plaisir, les gars, ce billet parle du plaisir !! 
De celui qu’on égare parfois à trop vouloir bien faire, de celui qui se dérobe sous le poids de nos obligations professionnelles.

Près de 1000 mots pour ne pas dire grand chose, certains me le reprocheront mais qu’importe !
Le temps d’un billet, je dis bye bye à la visibilité et ne calcule pas.
Juste j’écris. Ce qui me vient en tête, ce qui me fait plaisir.

Et tant pis si ce billet reste au fond des lymbes des internets mondiaux, pendant 1 heure, je me serais réconciliée avec moi-même.

Ma cigale m’a dit un jour que j’écrirai. Un livre, avec des pages qui se tournent.
Sincèrement, je ne sais pas. J’adorerai ça bien sûr, les mots sont là d’ailleurs mais la douleur aussi, tapie dans un coin et je ne suis pas certaine d’avoir le courage de l’affronter à nouveau, moi qui réussis à la tenir à distance depuis 8 ans … Mais étrangement, même si je sens que l’exercice sera dur, je suis persuadée aussi qu’il sera source d’une grande satisfaction et d’un soulagement intense … alors on verra.

En attendant que ça sorte un jour peut-être, je continue sur le chemin de l’équilibre, entre plaisir et technique, la voie n’est pas toujours facile à trouver.

Et vous, vous y êtes parvenues ?
Racontez-moi.

 

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