jardin potager

Au jardin potager

Dans le jardin potager de beau-papa, la terre est sèche de la chaleur de l’été, le soleil tape fort au pied du Mont Ventoux, au milieu des vignes mais l’eau est là, toute proche, salvatrice.

Mais ce n’est pas le lieu pour se plaindre, comment faire pousser de beaux légumes sans soleil et sans chaleur ?

Comment les courgettes pourraient-elles donner autant de jolies fleurs, les tomates être aussi parfumées, les haricots aussi nombreux si ce n’étaient les éléments qui leur donnaient cette vigueur ?

L’amour y est pour beaucoup je crois aussi.

Celle de mon beau-père, attachée à la terre, qui cultive, sans le dire – la pudeur des gens du sud, parfois – pour ne pas cesser d’être là, présent près de la maison familiale qui l’a vu grandir mais aussi, je le sais sans qu’il le dise, pour transmettre à ses enfants et petits-enfants, le goût de la terre et de la préservation de ce que l’on a, même si ce ne sont que quelques lopins.

Quelques lopins mais tellement plus en fait, tout un tas de souvenirs, de valeurs, de sentiments qui ne se disent pas mais se transmettent dans un panier de légumes colorés.

Dans le jardin potager de beau-papa, les enfants se pressent, même s’il a fallut un peu les forcer à venir aider. Mais finalement, ils sont heureux de ramasser les tomates qui feront notre déjeuner, d’arroser les aubergines délicieuses, de jouer avec les sauterelles et de râler parce qu’il fait trop chaud et que la terre rentre dans leurs souliers. Le chien cherche l’ombre et se presse pour les premières gouttes d’eau.

Et puis dans le jardin potager de beau-papa, il y a un chapeau de paille, piqué à la grand-mère de 95 ans, qui ne va plus au jardin mais un peu quand même puisque son chapeau est là.

Dans le jardin potager de beau-papa, il y a de beaux légumes et de jolies choses qui ne se disent pas mais se partagent sous le soleil de Provence.

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