Goethe et les fraises

« Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur les goûts des cerises et des fraises ». Goethe.

Alors là, la juriste elle vous coupe le caquet avec sa culture ! La culture, c’est comme la confiture (de fraises) justement, point trop n’en faut et on s’arrête là.

Mais comme je vais vous parler de choses horribles, une petite présentation charmante s’imposait.

Je sais que l’hiver est encore très présent chez certains et que le printemps qui arrive bientôt nous donne des envies de renouveau, de couleur, de saveur. D’autant plus que les étals des supermarchés commencent à nous proposer les fruits et légumes nouveaux, dont les fraises. Sauf que c’est pas encore la saison.

Ce que nous trouvons sur les étals, ces beaux fruits rouges qui nous donnent envie, ce sont des fraises d’Espagne et c’est caca-boudin-pas-bon-du-tout. Alors, je ne suis pas là en moralisatrice, chacun fait bien ce qu’il veut, mais autant le faire en toute connaissance.

La plupart de ces fruits poussent sur près de 6000 hectares dans le Sud de l’Andalousie et empiètent sur un parc national, réserve d’oiseaux migrateurs et nicheurs d’Europe. 60% seulement de ces cultures sont autorisées.
L’été, les plants de fraises sont enfournés dans des frigos pour simuler l’hiver. A l’automne, la terre est nettoyée et stérilisée avec du bromure de méthyl et de la chloropidrine, ce qui détruit la microfaune.
Le premier de ces doux produits est interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d’ozone et le second est aussi un poison, il bloque les alvéoles pulmonaires et il a longtemps servi de gaz de combat. Humm. Miam.

Passons sur la main d’oeuvre marocaine ou roumaine, exploitée et sous-payée et logée dans des conditions plus que précaires.
Il y a aussi les bâches utilisées pour protéger les plants. Lorsque celles-ci ne servent plus, elles sont soit brûlées, soit enfouies dans le sol, soit laissées à l’air libre. Et le plastique, c’est pas fantastique.
N’oublions pas l’irrigation, puisque la plupart des forages sont installés de façon illégale et tirent plus d’eau qu’ils ne doivent. Ceci entraîne un assèchement de la région et la disparition de plusieurs espèces animales (lapin, rongeurs, exode des oiseaux …).

Grosso merdo, voici comment sont cultivées ces fraises rouges d’Espagne que l’on voit un peu partout en ce moment. Mais, je n’en veux pas particulièrement à l’Espagne puisque les producteurs commencent à se déplacer au Maroc et à exporter leur méthode miraculeuse.

Pour ma part, même si je ne suis pas une écolo convaincue et que j’adore les fraises, j’ai pris la décision d’en manger moins et surtout de ne choisir que celles en provenance de notre pays et du Vaucluse notamment. Alors, pour moi, ce n’est pas encore le printemps …

 

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