Marseille, ville pour les croisiéristes ?

Qui suit un peu la presse et les médias, entends souvent parler de Marseille : son soleil, ses plages, son maire, son club de foot, ses événements culturels, ses règlements de compte.

J’aimerai que l’on retienne de ma ville de naissance que le côté culture et sea, sex and sun, mais ce n’est malheureusement pas possible, tant les faits divers se font entendre.

Marseille est une ville pauvre qui se situe bien au-dessus de nombreux seuils de pauvreté. Ce qui explique en partie les trafics, le commerce parallèle et souterrain …

Et pourtant, Marseille est une ville qui attire de plus en plus, notamment les plus riches et qui voit se développer en nombre des services liés à l’industrie du luxe.

Les croisiéristes qui ont tenu la ville à l’écart de leurs escales pendant longtemps, en font maintenant un passage obligé de leur périple nautique.

Et c’est tant mieux pour la ville.

En effet, il n‘y a aucune raison pour que Marseille passe à côté de cette manne financière, dont elle a, foncièrement besoin.

Alors, on construit des lieux de perdition pour ces touristes, avides de consommer local. Enfin, sauf lors de rares exceptions, ils consommeront des produits manufacturés venant du Chine ou du Bangladesh. Mais ils dépenseront sous les yeux de la Bonne Mère.

Plusieurs centres commerciaux sont en cours d’achèvement sur la ville, qui ne manquaient déjà pas, à mon avis de commerces. Mais les lieux d’implantation, à quelques encablures des paquebots de croisière sont plus stratégiques. OK.

La construction et les services sont une source d’emploi importants et justement, Marseille en manque cruellement. OK.

Il s’agit de faire cracher au bassinet des touristes argentés, en tout cas, assez détendus pour dépenser sans trop compter. OK.

Mais une chose me gêne tout de même : le développement d’une ville à deux vitesses, celle des riches, qui se baladeront le long des docks dans des boutiques trendy, et celles des pauvres, toujours plus retranchés dans les quartiers nord.

Les habitants de Marseille vont-ils réellement profiter de ces dépenses ? De l’argent sera-t-il alloué plus facilement à la réfection, à l’entretien des parcs et des écoles des cités ?
Maintenant que le « fini-parti » est terminé, va-t-on enfin mettre en place une vrai politique de nettoyage de cette ville ?
Les centres aérés vont-ils enfin bénéficier de véritables budgets ?
Il y a tant de choses à faire dans cette ville …

Notez bien que cet aspect de double vitesse existe déjà dans le centre ville où vous passez des dorures d’Hermès au marché de Noailles, l’un des quartiers les plus défavorisés de la ville, en à peine quelques pas.
J’ai toujours défendu le luxe, son artisanat, ses petits métiers, son savoir-faire, son rayonnement au-delà des frontières mais je défends aussi l’égalité des chances. Et là, j’ai comme un doute. Un gros doute.

J’attends vos avis, les filles !!

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