Sans situation de détresse

J’ai eu la chance, jusqu’à présent, de pouvoir gérer ma sexualité comme je l’entendais et j’ai pu me prémunir depuis l’âge de mes premières amours jusqu’à aujourd’hui d’une grossesse non désirée.Mais ce n’est pas le cas pour toutes les femmes : un moyen de contraception qui fait un enfant dans le dos, une négligence, une très mauvaise rencontre dans un parking ou ailleurs, aucune femme ne peut savoir de quoi sa vie sexuelle sera faite.

Le plus angoissant finalement n’est pas cette incertitude quant à sa vie mais bien celle qui repose sur le discours nauséabond de certains et de certaines, qui au nom de leurs principes archaïques, leurs croyances obscures, leurs certitudes moralisatrices, remettent en cause un principe fondamental qui ne peut être objet de discussion : le droit des femmes à disposer de leur corps, même en dehors de toute situation de détresse.

Cette phrase ne fait désormais plus partie de la loi Veil et c’est une avancée importante.

J’aimerai dire à ceux qui se battent pour faire reculer le droit des femmes, que leur énergie serait bien plus utile si elle était mise au service de ces jeunes filles ignorantes des moyens de contraceptions existants, de ces hommes qui ne comprennent pas la signification du mot « non », de ces familles trop modestes, de ces centres de planning familial qui ferment et de toutes les femmes qui ont recours à l’avortement et qui sont TOUTES dans une situation douloureuse car il n’est rien de moins anodin que de subir une interruption volontaire de grossesse.

Le seul combat à mener est celui de pouvoir choisir sa vie.

Crédit photo : procès de Bobigny 11 octobre 1972. Gisèle Halimi défend Marie-Claire accusée de s’être faite avorter.

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