Une liberté toute relative

J’ai pas mal vadrouillé dans ma courte vie et même si je vis maintenant dans ma région d’origine, en Provence, je ne suis pas certaine du tout d’y être définitivement installée. Bien au contraire même puisque Chériminou (vous ais-je dit qu’il adorait ce surnom ??) aimerai rejoindre sa bande de potes (plus que ça, des frères, des sœurs de cœur) installée dans une autre ville du Sud. Dit comme ça, ça parait simple, on embarque le mioche et le chien, on trouve une maison, une école et roule ma poule, on s’installe au bord du Lez.
La liberté quoi.
On part où l’on veut, presque quand on veut.

Mes parents l’ont fait, ça marchait bien.
Avant.
Parce que maintenant, ça ne se passe plus comme ça.

Qui dit maison, dit boulot et là, ça coince. On se rend compte bien vite qu’à la liberté s’opposent toutes les contingences matérielles. Et sincèrement, ça me gonfle de me sentir contrainte par autre chose que mes tourments personnels.
Parce que ne nous leurrons pas, on se croit prêt à partir quand on veut mais finalement, est-ce vrai ? Que faire de ces attaches familiales et amicales ? De ces lieux que nous aimons, tellement chargés en émotion, en larmes et en rires ? De ces réunions familiales qui se feront, pour certaines, sans nous ? De ces amis, ceux d’ici, qui viendront souvent la première année et bien moins la seconde ? De ces cousins qui jouent régulièrement avec Loulou ? De ces habitudes, ennuyeuses parfois mais aussi tellement rassurantes ?

Recommencer, ça ne m’a jamais fait peur mais je n’étais pas encore maman.
Moi qui ai vécu tant de déménagements enfant sans trop me poser de questions, voilà que je m’en pose pour lui.

Alors finalement, je me rends compte que notre liberté est bien relative et qu’en dehors de toutes les questions administratives qui nous freinent, il faut aussi compter sur toutes ces contraintes affectives, sentimentales qui sont derrière chacun de nos choix même si l’attrait de la nouveauté est pour moi, le plus fort des moteurs.

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