40 ans

Ciel, un recruteur a découvert mon blog !!

Un joli poste sur le papier, un mail du cabinet de recrutement, un rendez-vous pris de bonne heure … me voici partie vanter mes mérites à un recruteur, le cœur pimpant et plein d’espoir.
C’est un Monsieur d’une cinquantaine d’années qui me reçoit, en m’indiquant qu’il s’agit plus d’un échange que d’un entretien strict. Ça me va, je connais. Il m’appelle Madame, je l’appelle Monsieur. On débute bien.

Comme il s’agit d’un poste vraiment basé sur le relationnel et les réseaux, j’évoque mon blog, on discute quelques instants sur ce sujet et là, voilatipas le Monsieur qui me demande, d’un faux air candide : « Mais ma p’tite Olivia, comment peut-on postuler, porter un projet de société et être antisociale ?? »

Moi qui suis rarement à court d’arguments, j’avoue que la bêtise de la question m’a laissée sans voix quelques instants. J’ai donc dû expliquer à mon interlocuteur que l’achat d’un sweat puis les besoins narratifs du blog ont conduit mon esprit, torturé peut-être, à choisir ce titre. Juste pour rire.
Il m’expliqua alors le pourquoi de sa question, m’indiquant qu’il se trouverait toujours des cons pour s’interroger sur ma capacité à travailler, à bloguer et à être contre la société. Sous-entendu que les cons étaient les autres, pas lui bien sûr.
Je ferai une piètre avocate je crois, il n’a pas eu l’air réellement convaincu. S’est-il peut-être imaginé que je me rendais au travail un couteau entre les dents, arborant fièrement un teeshirt rouge et noir, des Docs déchirées, mon pitbull au pied, l’esprit de revanche chevillée au corps, prête à faire exploser à coups de cocktails Molotov l’ordre établi.

Si je reconnais chez moi une envie de voir la société changer – mais qui veut que le monde fou dans lequel on vit reste tel qu’il est aujourd’hui ? – le côté punk terroriste, c’est pas vraiment mon truc.

Bref, on partait mal. J’avoue aussi que le « ma p’tite Olivia » distillé tout au long de notre rendez-vous me faisait mal aux oreilles. Je passe sur le diamant brut mais pas assez pur qu’il voulait façonner – c’est moi le diamant – , sur le tueur qui n’allait faire de moi qu’une bouchée de pain avec lequel la personne recrutée aller travailler et sur ma lettre de motivation jugée trop « auto-centrée » alors que j’ai appris en une heure de temps que le Monsieur avait fait une thèse en littérature, qu’il adorait Socrate, qu’il m’a cité d’ailleurs, mais était hyper ouvert d’esprit !

Le Monsieur et moi avons été en conflit, en tension durant une heure. Je n’avais jamais connu une telle situation, aussi désagréable et inconfortable. En me raccompagnant à la porte, le Monsieur m’a assuré « que j’avais la capacité à réfléchir sur nos échanges et à en sortir quelque chose de positif ». Je n’étais pas retenue pour le poste, dont nous n’avons presque pas parlé d’ailleurs, mais ouf, j’étais pas si conne que ça. Heureusement qu’il était là pour me le dire

Rappelez-vous, il y a quelques mois, je vous proposais mes aventures en entretien de recrutement dans ma petite série #Entretiendembauche. Je pensais que s’en était fini des situations cocasses …

Entretien d’embauche #1 Ils recrutent chez Bidule
Entretien d’embauche #2 Vous connaissez ça par cœur Olivia
Entretien d’embauche #3 Je vous rappelle vendredi

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