Corvéables à merci ? #1

Pour celles qui me suivent sur les réseaux, vous savez que je suis en intérim depuis quelques mois. Mon contrat prend fin vendredi soir.
A l’heure où vous me lisez, je ne sais toujours pas si mon contrat va être renouvelé et si je débuterai l’année en tant que chômeuse ou en tant que juriste salariée.

Détrompez-vous, je ne travaille pas dans la petite PME du coin mais dans une grande entreprise de la région, dotée d’un secrétariat général important et d’un service RH de plusieurs personnes. Paraitrait que mon dossier est coincé sur un bureau quelque part. Il n’est pas question ici de cracher dans la soupe et de me plaindre de cette boîte, qui au demeurant a vraiment une jolie mission, mais juste de constater qu’aujourd’hui encore et peut-être plus que jamais, nous sommes bien peu de choses dans le monde du travail. Je ne suis pas naïve (à 38 ans, ce serait malheureux) et je me doute bien que le sort d’une intérimaire ne pèse pas bien lourd au milieu de 400 salariés mais il se trouve que les intérimaires aussi  ont une vie quotidienne à organiser. Eh ouais. Et entendons-nous bien, je ne veux pas être absolument renouvelée – je suis juste de passage dans cette boîte et ça me va bien – je veux juste savoir. Oui ou Non. Rien de plus.

En plus de 10 ans d’expérience, je n’ai jamais eu à me plaindre des boîtes dans lesquelles j’ai travaillé. J’ai toujours été bien traitée, avec respect et courtoisie, certains se sont mêmes battus pour moi –parce qu’il croyait en moi- pour m’obtenir des augmentations, des promotions, ou tout simplement plus de reconnaissance. J’ai toujours gardé d’excellentes relations avec mes anciens patrons même si je n’étais plus heureuse au sein de leur entreprise et ce n’est que depuis quelques mois que je constate que ce respect-là tend à disparaître, aussi bien au travers d’entretiens d’embauche que j’ai pu passer (je vous en reparlerai bientôt), qu’au travers de situation d’attente comme celle que je vis aujourd’hui.

Je vois bien que ce monde professionnel déconne de plus en plus. Récemment, j’ai échangé un peu vivement sur twitter avec quelqu’une qui cherchait pour une amie un graphiste débutant. Naïvement (finalement, à 38 ans, je le suis encore, c’est ballot), j’ai retweetté l’annonce et ce n’est qu’un peu plus tard que je me suis aperçue de l’arnaque. En fait de travail de graphiste, c’était tout simplement « un coup de main » qui était demandé « à titre bénévole » !! Vous ne rêvez pas. Et la nana, de ne pas comprendre du tout ce que certains, choqués comme moi, lui reprochait !
Et c’est sans compter le nombre incalculable de tweets de stage diffusés quotidiennement sur twitter et ailleurs (que je ne retweete plus d’ailleurs)…

Je trouve ça moche et je le dis. Je sais bien que ma franchise, un jour ou l’autre, me portera préjudice – pourtant je suis une salariée hyper sage, je n’aime pas les conflits – mais j’en ai assez que l’on soit tous obligés de baisser la tête. Je pense que l’on peut conjuguer crise et respect, chômage et respect, travail et respect, et bien entendu franchise et respect.

Crédit photo

24 Réponses