A quoi sert la photographie ?

Témoignages croisés de photographes : à quoi sert la photographie ?

Vous le savez vous, à quoi sert la photographie ? Alors qu’Instagram fait de chacun d’entre nous des « partageurs » de photos, est-on pour autant tous et toutes photographes ?

Vous le savez si vous me suivez ici et sur mes réseaux sociaux, c’est une question que je me pose souvent. Rassurez-vous, elle ne m’empêche pas de dormir mais reste toujours dans un coin de ma tête, notamment lorsque je sors mon appareil photo.
J’ai même connu, l’année dernière, alors que je finissais mes cours chez Nath-Sakura, un blocage. Je n’arrivais plus à prendre de clichés, tant cela me paraissait vain, vide de sens. A quoi bon photographier, partager alors que tout le monde le fait déjà …
Le blocage a disparu, j’utilise de nouveau mon appareil photo avec plaisir mais cette question est toujours là.

J’ai réfléchi longuement à cette importance du « pourquoi ? » chez moi alors que tant d’autres ne se posent pas la question. Après tout, pourquoi m’alourdir avec cette préoccupation ? N’ai-je pas d’autres considérations à creuser, d’autres projets à mener ? Oui mais non. Je sais que chasser cette petite musique lancinante me libérera justement de l’espace pour passer à autre chose. J’aimerai tant trouver mon identité photographique !
Mais pour cela, il faudrait que je renonce. Comment faire, moi qui aime tellement de styles différents ! J’aime les macros, les détails, le noir et blanc, les paysages, les photos de rue … Cela pourrait ne pas être une difficulté et je pourrais passer d’un style à l’autre sans complexe mais subsiste une insatisfaction que je ne parviens pas à identifier. Alors, je continue à m’interroger. Et lorsque je m’interroge, je m’entoure de conseils, de lectures pour nourrir mon inspiration.

Aussi, je suis ravie de laisser la parole aujourd’hui à cinq photographes de talent, deux femmes, trois hommes – je ne suis pas loin de la parité parfaite – aux styles et aux parcours différents. Je les ai réuni autour des mêmes questions non pour comparer leurs réponses mais cette unicité est comme une ligne directrice pour ne pas perdre de vue la raison de cet article.

Pour chacun d’eux.elles, je vous propose quelques mots très personnels de présentation à la fin de leur témoignage. Je vous dirai pourquoi ce sont des photographes qui me touchent particulièrement. Et vous verrez, chacun de leur témoignage est absolument passionnant et fait assurément réfléchir à sa pratique.

Richie Lem : engagement et acuité

Richie Lem photographe

Selon toi, à quoi sert la photographie ?

La photographie est – en ce qui me concerne – avant tout un moyen de mémoire, elle fixe le temps. Jusque là rien de nouveau, c’est son but premier, mais là où aujourd’hui elle s’est extrêmement diversifiée…

je pense qu’une approche locale et temporelle, même si elle est a priori moins vendeuse, est nécessaire.

Si je prends l’exemple de Martin Parr et ses photographies des classes populaires anglaises ans les années 70 et 80, j’ai une vision quasiment documentaire de ce qu’était l’époque, comment étaient les gens, comment ils vivaient, et je trouve cela très intéressant. Qui plus est, on peut pratiquer cela en bas de chez soi, dans son quartier ou dans sa ville, à l’inverse de la photo de voyage. Je peux partir à Tokyo deux, trois semaines, je n’en retirerais jamais autant de subtilités qu’un local. Alors oui, Tokyo, ou New-York, Londes et La Havane sont des villes merveilleuses à photographier, mais le risque de tomber dans le cliché est bien plus grand qu’ici, chez moi.

Tout le monde aujourd’hui peut faire de beaux clichés, on le voit sur Instagram notamment. Quelle est la différence entre un.e instagrammeur.se et un.e photographe ?

J’imagine que l’instagrammeuse ou l’instagrammeur, déjà par son « titre », n’est présent que par et pour cette plateforme, et donc réfléchit plus en terme d’immédiateté qu’en travail sur le long terme, et ça impacte forcément sa production : il faut plaire vite, et ce sur une plateforme où le format est réduit. Il faut un peu taper à l’œil et c’est dommage, une très bonne photo en grand format peut être illisible sur un écran de téléphone, et vu que les spectateurs ne consacrent que quelques secondes au mieux à chaque image, c’est je pense une raison pour laquelle des photographes qui ont une très grosse communauté s’arrêtent souvent à faire « du beau » sans qu’il n’y ait vraiment un propos derrière.

Un conseil que je pourrais donner, c’est de prendre son temps.

Ne pas en perdre, mais ne pas foncer tête baissée en copiant telle ou telle personne. Qui plus est, le piège d’Instagram est qu’il oblige en une sorte de constance qui peut être limitante. Si par exemple vous publiez uniquement des paysages au coucher du soleil en pose longue, le jour où vous faites un portrait en noir et blanc très tranché, il y a un risque que cela déplaise à votre communauté non ? Je ne sais pas si cette menace bloque certains artistes, je ne l’espère pas.

Photographie et renonciation, qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Cela dépend de quelle renonciation l’on parle. Je n’aime pas trop renoncer, quand un souci me force à renoncer, j’essaye de le contourner Ça ferait un projet photo curieux cela dit, ne prendre que des gens qui renoncent en une série de portrait. « Aujourd’hui, je renonce à arrêter de fumer » « Je renonce à ne plus boire » « Tel investisseur renonce à prolonger l’activité de telle usine ». Ça serait peut-être un peu triste.

Et photographie et société ?

Comme je le disais ci-dessus, la société ne demande qu’à être visible. On peut prendre le coucher de soleil sur le Grand Canyon aujourd’hui, le comparer à une photo d’il y a 30 ans, et à une autre dans 30 ans, rien n’aura sans doute beaucoup bougé, c’est un peu vain. Si vous regardez n’importe quelle ville, en dix ans beaucoup de choses changent. Qui aurait imaginé voir tout le monde sur son téléphone portable il y a 20 ans ?
C’est pour cela que je trouve qu’un projet photo de tous les kébabs d’une ville a nettement plus d’intérêt qu’un tour du monde des plus beaux paysages de la planète, ou encore que des photos de rue archi-graphiques avec des silhouettes de gens en chapeaux et parapluies.

Comment trouver sa voie photographique ? sa vérité ?

Cela se fait deux manières, en parallèle : dans un premier temps regardez chez les photographes que l’on apprécie pourquoi on les apprécie, pas forcément sur la forme mais d’abord sur le fond. Si j’aime par exemple les photographies de Nan Goldin, ce n’est pas parce qu’elles sont esthétiques, c’est parce qu’il y a un propos, et que son propos m’intéresse.

Dans un second temps, regardez ce qui vous intéresse dans votre entourage, uniquement ce qui vous intéresse vraiment, cela évite de tomber dans l’esthétisme redondant et se ressent quand on regarde vos photographies. Quel besoin de prendre une énième silhouette qui traverse un passage piéton ou encore un 49290ème taxi jaune à New-York ?

Je ne jette pas la pierre à ceux qui le font, je fais aussi de la photo de voyage touristique pour le souvenir, mais

j’invite les photographes à aller plus loin que la simple photo décorative

J'ai découvert Richie Lem par total hasard, non sur son compte Instagram mais sur Twitter. Non par ses photographies mais par ses articles de blog, et notamment celui-ci sur la photographie de rue.
Son ton très franc, sans langue de bois m'a immédiatement séduite et assurément son témoignage fait avancer ma réflexion ! 
J'ai alors découvert son travail et j'ai été très touchée par sa série de photographies prises en supermarchés.
J'aime les clichés de la vie quotidienne, dans ce qu'elle est de plus brute, parfaitement authentique, même si elle est dérangeante ou seulement moins belle.
Allez découvrir Richie Lem, ses articles, ses photos ... c'est vraiment très intéressant !

 

Julia Laffaille : curiosité et passion

Julia Lafaille photographe

Selon toi, à quoi sert la photographie ?

Selon les personnes, elle peut servir à créer de belles images, de belles « visions », dont le but premier est qu’elles soient simplement agréables à regarder (photo de mode, nature morte, paysages etc…). Mais elle peut également servir à montrer et diffuser un message, une histoire. Et l’une des raisons pour laquelle j’aime l’art, c’est que, souvent, il permet les deux en même temps.

La photographie comme la peinture, la sculpture ou le cinéma, peut faire passer un message, engagé ou plus léger, à travers le beau et l’esthétique.

Pour ma part, j’ai longtemps utilisé la photographie pour fabriquer du « beau », une simple satisfaction visuelle (si l’on considère le « beau » sous son jour philosophique). Même si, inconsciemment ou pas, cela pouvait soulever des questions que chacun pouvait interpréter comme il le souhaite (et c’est un peu là la finalité de l’art), cela m’a lassé car je n’aimais pas le principe de ne rien défendre véritablement à travers mes photos. Alors je me suis tournée vers le reportage qui, lui, utilise la photographie pour défendre un point de vue, faire passer un message de façon plus directe, plus universelle.

En bref, la photographie ne sert pas qu’à une seule chose (si ce n’est montrer aux éventuels lecteurs notre vision des choses), elle peut servir de simple activité créative que l’on utiliserait pour se faire du bien, ou pour se créer des souvenirs impérissables, pour laisser une trace de soi dans le monde, ou de support pour raconter une histoire que l’on estime importante à partager.

Tout le monde aujourd’hui peut faire de beaux clichés, on le voit sur Instagram notamment. Quelle est la différence entre un.e instagrammeur.se et un.e photographe ?

Question très difficile et qui peut créer quelques désaccords…

Il est évident qu’aujourd’hui énormément de gens font de belles images qui sont dignes d’être encadrées, mais pour moi, la différence entre un instagrammeur et un photographe c’est justement qu’un « véritable » photographe ne cherche pas seulement le côté esthétique de la photo. Si l’image est belle, tant mieux, mais elle est surtout réfléchie, elle s’inscrit dans un plus gros processus de réflexion que celle d’un instagrammeur qui veut surtout, et en priorité, séduire son public. Rien de trop choquant, de très engagé, seulement de quoi plaire aux yeux, comme un gâteau trop sucré qui plaira donc aux papilles et créera de l’endorphine, mais sans réel goût recherché. Un gâteau plein de crème à l’américaine quoi !

Les réseaux sociaux ont dicté une politique du beau, de l’image qui vend du rêve

mais selon moi, un photographe talentueux se distinguera forcément avec des images qui réussissent à plaire visuellement tout en partageant un message profond, une histoire racontée grâce à une série de photos qui se tiennent entre elles et se répondent. La finalité de l’image et la démarche pour la créer sont différentes.

Mais attention, je ne blâme absolument pas les images qui se concentrent uniquement sur le partage de la beauté et donc d’une certaine « légèreté » car c’est essentiel à notre société ! Ne pas être sans cesse face à des sujets de réflexion, des sujets plus graves ou face à des images qui nous questionnent, et se concentrer uniquement sur ce qui fait du bien aux yeux et à la tête, c’est très important !

Photographie et renonciation, qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Cela m’inspire la frustration qu’un photographe peut ressentir, et en particulier avec la photo de reportage. Dans la photo plus « artistique », celle de studio en particulier, le photographe peut absolument tout gérer, de la lumière au modèle en passant par ses réglages d’appareil photo. Il peut réaliser l’image exacte qu’il a dans la tête.
En photo-reportage c’est différent. Le photographe doit forcément renoncer à certaines choses car il ne gère que très peu d’éléments sur la scène qui se joue devant ses yeux. Lorsqu’on est sur le terrain pour réaliser un reportage, on ne choisit pas la lumière, on ne choisit pas la position des modèles ni de leur vitesse de mouvement et, parfois, on ne choisit même pas notre angle de vue. On doit faire avec les éléments imposés, c’est tout. Alors on s’adapte et l’on renonce à l’image que l’on avait en tête pour créer autre chose, avec les éléments qui sont devant nous.
C’est d’ailleurs pour ça que je me suis tournée vers cette pratique car la frustration, ou la renonciation, nous pousse à nous surpasser, à trouver des solutions rapidement pour obtenir le résultat souhaité.

La renonciation en photographie nous amène hors de notre zone de confort.

Et photographie et société ?

C’est indissociable selon moi.

Depuis le tout début de la photographie, cette dernière a toujours servi à documenter la société, à raconter la société, par et pour la société. Il n’y a qu’à voir les travaux de photographes tels que Stieglitz, Strand, Lewis Hine puis, plus tard, des photographes comme Walker Evans ou Henri Cartier-Bresson. Le premier sujet de ces photographes a toujours été la société, les gens, et c’est toujours le cas aujourd’hui. La nature passe souvent au second plan (mais arrive aujourd’hui presque à égalité avec les sujets « humains » au vu de l’importance de plus en plus grandissante de sensibiliser la population à la beauté et la fragilité de notre planète).

Et, depuis plusieurs années déjà, c’est selon moi l’art qui est le plus à la portée de tous, ce qui est en fait un art « populaire », sociétal, et je trouve ça génial. Trop de pratiques artistiques sont difficiles d’accès au plus grand nombre, seulement prisées par la haute société, car trop coûteuses, trop difficiles à mettre en place. La photographie, elle, est presque l’art de la rue, puisque aujourd’hui on peut créer des images avec un simple téléphone portable.

Elle permet de montrer la société par la société elle-même et tout le monde devient alors porteur de son propre message, de sa propre vision à travers ses images, même les plus amateurs d’entre elles.

Comment trouver sa voie photographique ? sa vérité ?

Pratiquer la photo, encore et encore. Photographier tout et n’importe quoi à partir du moment où cela nous inspire, où l’on se sent attiré par l’envie d’immortaliser le sujet. Et puis regarder ses images, beaucoup, longtemps, ré-ouvrir les anciennes, être critique, comparer pour se rendre compte de ce que l’on aime encore ou de ce que l’on aime plus. Se demander pourquoi on aime cette image et pas l’autre. Pourquoi celle-ci nous semble vide ? Qu’est ce qu’elle n’a pas que l’autre a ? Une meilleure dynamique ? Un lumière plus « travaillée » ? Un sujet plus présent ? C’est comme ça que j’ai personnellement évolué dans ma pratique de la photo. J’ai essayé de regarder mon travail avec un œil nouveau plus critique. Il faut également se rendre compte de ce qui a déjà été fait, et pourquoi.

La pratique d’un art demande toujours beaucoup de temps pour trouver sa voie, pour trouver la raison pour laquelle elle nous apporte un certain bien-être. Déjà car cela nécessite en premier lieu d’apprendre les bases techniques, ensuite parce qu’il y a un nombre étourdissant de photographes qui ont déjà presque tout fait avant nous. Il faut donc réussir à faire de nouvelles choses encore jamais vues, ou en tout cas de façon différente.

Et puis il y a évidemment la persévérance. Si notre travail ne semble pas plaire à la plus grande majorité des gens, ce n’est pas forcément mal, l’important est que l’on se sente comblé par notre pratique, qu’elle nous apporte ce que l’on y cherche.

Bien évidemment, si on veut en faire une pratique professionnelle, alors dans ce cas il est important de se comparer pour savoir pourquoi cela ne fonctionne pas, pourquoi nos images ne répondent pas aux attentes des commanditaires (sans tomber dans la copie!!).

Trouver sa vérité en photographie c’est être en total accord avec soi même.

Pour dénoncer des choses ? Pour montrer la beauté d’un lieu ? Notre état d’esprit  ? Ou tout simplement pour figer des instants dont on souhaite se souvenir ? Certains peuvent trouver leur « patte » rapidement mais d’autres peuvent évoluer en fonction de là où ils en sont dans la vie (physiquement comme psychologiquement). Si la photographie ne nous apporte plus aucun bonheur à un moment donné, c’est que l’on a déjà tiré de la pratique tout ce qu’on attendait d’elle, ou alors qu’on ne le fait plus pour les bonnes raisons.

C'est par instagram que j'ai découvert Julia. De loin dans un premier temps jusqu'à ce qu'elle poste quelques clichés qui ont fait écho très fort en moi : une femme pêcheur, un homme avec des œufs dans les mains ... 
encore une fois, un quotidien simple fait de belles choses aux yeux de ceux et celles qui veulent bien les voir.
Julia, par ses partages, enrichit mes réflexions et notamment avec la notion de séries, de reportages dont elle parle dans son témoignage.
Je vous invite à suivre Julia sur son compte Instagram pour profiter de sa série saisissante sur une femme pêcheur !
Et bien entendu, sur son site internet également.

Hugo Le Beller : singularité et justesse

Hugo Le Beller photographe

Selon toi, à quoi sert la photographie ?

Je crois que la photographie est une excuse pour vivre des aventures avant tout. La quête du plus beau paysage, de la plus belle lumière, d’un instant de vie, d’un animal sauvage, etc. sont de grandes aventures en soi. La photo, n’est que la finalité de ces moments de bonheur.

Un fragment de temps capturé dans un boîtier.

Pour tout te dire, je préfère le chemin parcouru plutôt que la photo en elle-même. Bien sûr, celle-ci est importante – c’est grâce à elle que je vais pouvoir retranscrire mes émotions et me souvenir du voyage – mais rien ne sera plus fort que l’expérience vécue.

La photo animalière en est l’exemple parfait. Il faut avoir une vraie connaissance du terrain pour espérer croiser le regard d’une bête sauvage. On se cache, on se faufile, on patiente parfois plusieurs heures, on se tient à l’écoute de tous les sons, et avec un peu de chance, on rencontre enfin l’animal. Tout ce cheminement est incroyable. On vit vraiment l’instant présent.

Tout le monde aujourd’hui peut faire de beaux clichés, on le voit sur Instagram notamment. Quelle est la différence entre un.e instagrammeur.se et un.e photographe ?

J’ai le sentiment que la notion « d »instagrammeur.se » a une connotation plutôt négative. Si c’est le cas, je dirais que celui-ci/celle-ci cherche à suivre les tendances pour gagner des followers, alors qu’un.e photographe suit ses envies créatives sans se soucier de « ce qui marche ». C’est une question difficile car même les artistes de génie, quelle que soit l’activité, doivent suivre une certaine tendance pour réussir. Par exemple, Jack London, grand écrivain américain, était très à l’écoute du marché. Pourtant, ses écrits sont très personnels.
L’un n’empêche pas l’autre je pense. Mais bon, il y a aussi des contre-exemples. David Lynch prend à contrepied tout le monde en proposant des œuvres abstraites, et ça marche.

Je crois qu’il n’y a pas de recettes.

Il faut suivre son instinct et rester soi-même absolument.

C’est pour cela que je ne considère pas les instagrammeur.se qui postent des photos vues 1 million de fois, depuis des spots très touristiques, comme des photographes et encore moins comme des artistes.
Je suis d’accord pour dire que tout le monde s’inspire des autres pour créer ses propres œuvres. On ne peut pas concevoir quelque chose en se basant sur le néant, en partant de 0. On est forcément influencé par un autre à un moment donné. Cependant, quand il s’agit de copier purement et simplement, ça relève, soit de l’escroquerie, soit du manque total de personnalité et de créativité.

Photographie et renonciation, qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Renoncer à suivre les tendances ? 😉

Et photographie et société ?

L’influence d’une œuvre sur la société peut-être ? En tant que photographe de voyage, dois-je montrer le bon exemple ? Dois-je parler d’écologie ?

Une photographie peut se suffire à elle-même par ses qualités esthétiques uniquement, mais un cliché qui aurait été pris dans des conditions scandaleuses (dans un territoire protégé, interdit au public, en nourrissant un animal sauvage pour qu’il s’approche de la caméra, etc.) perd tout son crédit selon moi.

Selon le type de photo que l’on fait, il y a parfois une dimension sociétale à prendre en considération en effet.

Comment trouver sa voie photographique ? sa vérité ?

Il faut agir tout simplement. Sans entraînements, sans exercices, sans prises de risque, c’est très difficile de trouver sa voie, voire impossible. Rester à son bureau et réfléchir n’est pas la meilleure méthode.

Il faut prendre son appareil, shooter ce qui nous inspire et répéter l’opération sans cesse.

Et puis un jour, vous vous dites « voilà ce que j’aime photographier ! ».
Attention cependant, c’est un état mouvant, amené à évoluer. En tant que photographe, on se questionne sans cesse sur le type de photos que l’on aime faire ou pas faire. Je pense que ça ne s’arrêtera jamais.
Même dans un genre où je suis très à l’aise, la nature, je me remets souvent en question selon la période. Je suis parfois photo animalière, parfois portrait, parfois paysage, en noir & blanc, en minimaliste, saturé, parfois je préfère la forêt plutôt que la mer, ou la montagne, etc. bref, ce n’est pas figé !

J'ai rencontré Hugo pour la première fois lors d'un blogtrip mémorable dans le Beaujolais. 
Depuis notre moment passé à deux au lever du soleil, je n'ai cessé de l'apprécier :)
Plus sérieusement, Hugo est une personne rare d'une sincérité à toute épreuve. 
Il est tellement jeune et pourtant si proche de sa vérité, son travail d'authenticité m'impressionne.
Et puis ses clichés sont superbes ! Il y a un truc en plus dans ses photos, une proximité absolue avec la nature.
Ce mec est capable de rester seul en forêt des heures durant, en attendant la lumière parfaite ! Je n'en jette plus, le garçon va rougir.
Je vous laisse découvrir son travail sur son compte instagram et sur son site professionnel, Monsieur Aventure.

Anne-Solange Tardy : sensibilité et créativité

anne-solange tardy

Selon toi, à quoi sert la photographie ?

Bien sûr, je ne peux faire aucune généralité, seulement parler de l’usage que je fais, moi, de la photographie. Et dans ce cas, je me vois forcée d’avouer que la photographie ne “sert” à rien de spécial dans ma vie. Elle n’a aucune fonction utilitaire.
En revanche, elle est un lieu d’émerveillement, d’observation, d’étonnement, de silence. Une manière d’entrer en relation intime avec les moments, les objets, les êtres qui traversent mon quotidien.

Elle ne sert à rien ce qui ne l’empêche pas d’être absolument essentielle.

Tout le monde aujourd’hui peut faire de beaux clichés, on le voit sur Instagram notamment. Quelle est la différence entre un.e instagrammeur.se et un.e photographe ?

Je ne sais pas si je ferais spontanément une différence entre photographes et instagrammeur·euses. Ça me semble réducteur et pour les uns et pour les autres et je crois qu’on peut très se retrouver dans l’une et l’autre des ces catégories.

Par contre, je pense qu’il y a deux grands types de photos qui s’échangent sur Instagram. D’un côté, celles qui servent un objectif concret, mesurable (montrer son style de vie, vendre ses produits, présenter sa passion, faire la promotion de son travail…) : ce sont des photos qui suivent des courants de modes et exigent essentiellement des compétences techniques. De l’autre : les photos qui ne cherchent rien d’autre que rencontrer et partager des émotions. Ce sont ces dernières qui me touchent le plus car elles sont toutes à leur manière – et ce quel que soit le degré de compétence du photographe – une quête de vérité.

Il est très rare que tous ces ingrédients se retrouvent sur une seule et même image et quand cela arrive – des images publicitaires qui emmènent leur sujet sur un terrain purement artistique – c’est généralement la marque d’un grand photographe. Je suis très admirative de ceux qui parviennent à insuffler leur vision, leur art, dans le cadre de leurs travaux commissionnés.

Photographie et renonciation, qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Je ne sais pas si je suis hors sujet, mais je pense à ce débat – stérile à mon avis – qui laisse entendre qu’il faut choisir entre “vivre le moment” et “prendre des photos”.

Mais prendre des photos, ce n’est pas renoncer à vivre !

Pour moi, c’est simplement une autre manière d’être présent, plus en retrait et en posture d’observation peut-être, mais aussi plus profonde d’une certaine manière.

Et photographie et société ?

Comme tous les arts, la photographie est un témoin de l’époque. Quel que soit le type d’image que l’on pratique – même si l’on nourrit une passion dévorante pour les fleurs de sous bois avec une obsession particulière pour les cyclamens sauvages – elles disent des choses de notre époque, elles racontent notre façon de voir le monde. J’ai une approche très méditative et solitaire de la photographie et pourtant, elles aussi disent quelque chose du monde dans lequel nous vivons. Tout comme les vôtres.

Comment trouver sa voie photographique ? Sa vérité ?

Il n’y a aucune réponse à cette question qui puisse convenir à tout le monde. En ce qui me concerne, je ne connais qu’une chose : faire des photos. Essayer. Se former si on en ressent le besoin (apprendre l’aspect technique de la photo permet d’étendre sa palette de possibilités et de gagner en confiance) et se nourrir – du travail d’autrui, d’autres formes d’art, de la nature, de la vie – et par dessus tout ça accepter la vérité de toute quête artistique, si modeste soit-elle : c’est difficile. Mais c’est précisément ce qui la rend passionnante.

Si on ne veut pas accepter ça, il me semble qu’on passe forcément à côté de sa vérité créative, car la vérité ne se trouve pas en surface.

La vérité, c’est même le contraire de ça, c’est la profondeur.

Et ça, ça demande de retrousser ses manches.

Je suis Anne-Solange depuis de très nombreuses années, elle blogue depuis longtemps.
J'admire sa créativité, Anne-Solange dessine, peint, écrit, photographie ... 
et ce qui me touche chez elle, c'est sa capacité à saisir les petites choses du quotidien pour en faire de la poésie avec beaucoup de délicatesse. 
Ce qui est singulier également chez elle, c'est que ses photos sont toutes prises avec son smartphone !
Moi qui ai découvert que la lourdeur du matériel photographique me pesait physiquement et psychologiquement, comprendre que son smartphone peut transmettre aussi fidèlement qu'un appareil à 1000 balles ce que l'on a dans les yeux est une leçon. 
Un choc presque.
Anne-Solange propose d'ailleurs une formation Instagratitude pour apprendre à tirer parti de son smartphone et à insuffler de la poésie dans son quotidien.

Stef Kocyla : temporalité et pleine nature

Stef Kocyla photographe

Selon toi, à quoi sert la photographie ?

Je pense qu’avant tout, la photographie sert le photographe. C’est un médium avec lequel une personne peut s’exprimer, montrer le monde tel qu’il le perçoit. En ce sens, la photographie est une forme d’expression artistique à part entière. Le photographe traduit en images sa vision du monde. Le peintre s’exprime avec ses pinceaux, un écrivain avec ses mots, un musicien avec ses doigts, le photographe s’exprime avec son appareil. La photographie est une discipline un peu à part, puisqu’elle combine à la fois la technologie et l’art.

La photographie sert aussi à ceux qui contemplent les photos. Lorsque vous créez une photographie, vous vous vous exprimez d’une certaine façon, vous vibrez d’une certaine façon. Les ondes que vous émettez atteignent d’autres personnes, qui sont touchées par votre œuvre parce qu’elles vibrent, elles aussi, aux mêmes ondes. La photographie sert à communiquer avec les autres.

La photographie sert aussi à transmettre des informations. Des témoignages. Des évènements. Elle peut avoir une vocation purement documentaire, comme le photojournalisme, la photographie de guerre ou la photographie de sport. Dans ce cas, la photographie joue le rôle de témoin, pour attester d’une réalité qui a existé. Pour que l’on se souvienne. C’est ce type de photos que vous faites lorsque vous êtes en vacances, en famille, entre amis. Ce sont les photos souvenirs, que l’on garde dans un album, ou que l’on affiche sur un mur de son salon. Ce sont les vestiges d’un mariage, de vacances, d’une famille au complet réunie le temps d’une journée, ou du portrait d’un être cher.

Enfin, plus récemment, je trouve qu’il existe une autre forme de photographie, qui est apparue avec les réseaux sociaux, en particulier sur Instagram. La photo qui n’entre dans aucune des cases déjà citées, le type de photo où le selfie règne en maître. La photo qui n’est faite que pour être affichée au monde entier sur un écran de téléphone, comme pour dire : « regardez ce que je fais, ce que je vis, ce que je porte comme vêtements, ce que je mange, etc… ».
C’est le type de photo que l’on fait volontairement pour montrer une petite partie de son existence, à qui voudra bien la regarder. Non pas pour se souvenir, pour garder pour soi quelque chose de notre vie, mais au contraire pour le montrer. Une forme d’exhibition souvent trompeur, car elle ne montre que le côté brillant de la réalité. Rarement l’ombre.
Une exhibition parfois vraie, souvent fausse, conceptualisée dans le seul but de satisfaire son ego. Pour se sentir meilleur que les autres, alors qu’il n’y a pourtant rien à prouver. Mais c’est la solution de facilité lorsque l’on a besoin de reconnaissance. La dopamine des likes.

Alors que le portrait de Dorian Gray vieillissait et s’enlaidissait à sa place, sur Instagram, c’est le mécanisme inverse qui se produit : votre profil s’embellit à votre place. Quand il ne faut pas faire envie, il faut influencer. Même si ce n’est pas la réalité qui est montrée sur les photos, cela ne fait rien, pourvu que l’on influence les autres. Et les likes se transformeront en dollars.

La photo sert aussi à ça : faire du business.

Tout le monde aujourd’hui peut faire de beaux clichés, on le voit sur Instagram notamment. Quelle est la différence entre un.e instagrammeur.se et un.e photographe ?

Je ne présenterais pas les choses comme ça. Tout est une question d’interprétation, de point de vue. Il faudrait d’abord définir les termes « beaux clichés ». La nuance est subtile, mais elle existe.

Ce qui est un beau cliché pour certains, ne le sera pas pour moi. Se baser sur des critères purement techniques serait une erreur.

Une photo n’est pas belle juste parce qu’elle est correctement exposée et bien nette.

C’est un des critères, mais pas le seul. Pas le plus important en tous cas.

Le plus important, c’est l’intention qui se trouve derrière le cliché. Voilà ce qui fait la différence entre une image moyenne et une belle image. Comme je l’ai déjà dit, une photographie est un médium, c’est un véhicule qui transmet quelque-chose, un message, une émotion. Et je ne parle pas de message commercial, bien sûr…

Pour moi, la différence fondamentale est là. Beaucoup de clichés sont peut-être agréables à regarder, mais peu de clichés sont réellement beaux, réussis. La majorité des images sur Instagram ne dégagent rien, elles n’ont aucun goût, sinon un goût réchauffé 1 000 fois. Nous sommes ensevelis sous une avalanche perpétuelle des mêmes photos. Les mêmes mises en scènes, les mêmes lieux, les mêmes vêtements, les mêmes filtres, les mêmes… J’exagère à peine.

Je côtoie aussi beaucoup d’autres photographes. Ceux-là (de plus en plus de femmes aussi) sont reconnaissables de loin aussi. Équipés de trépieds, de sacs photos et de vêtements qui se veulent d’être pratiques avant d’être beaux, ils veulent donner vie à l’image qu’ils ont dans la tête. Étant photographe de paysage, je les rencontre dans la nature. Ils font des kilomètres dans la montagne pour ça, ils sont prêts à beaucoup d’efforts et d’inconfort pour réussir leur cliché, loin des parkings et des Starbucks. Aller là où personne ne part. Sortir des sentiers battus, et explorer de nouveaux endroits.

Les uns recherchent la facilité, l’accessibilité, le déjà vu, le bankable, alors que les autres recherchent l’inaccessible, l’inédit, une pépite qui n’est pas d’or. Ils fuient le monde pour mieux se retrouver avec eux-mêmes, ou leurs semblables.

La photographie comme une aventure et non comme une matrice.

Une photographie, pour qu’elle soit réussie, doit d’abord être une œuvre originale, pas originale dans le sens « qui sort de l’ordinaire », mais originale parce qu’elle est unique, parce qu’elle sort du ventre de quelqu’un. Il n’en existe pas 2 comme elle. Elle possède une âme. Elle est authentique.

De ce point de vue, je ne trouve pas qu’il y ait beaucoup de belles photos sur Instagram. Loin s’en faut. Elles sont même une espèce en voie de disparition. À l’ère numérique, ce qui a fait le succès d’Instagram à ses débuts est aussi vieux que l’âge du bronze dans l’histoire de l’humanité. Les premiers utilisateurs d’Instagram à poster de belles photos étaient des photographes, de vrais photographes. Beaucoup d’entre eux ont disparu de cette plateforme, d’autres y sont toujours présents, chacun ayant ses propres raisons de s’y trouver encore.

Photographie et renonciation, qu’est-ce-que cela t’inspire ?

Je pense que parfois, il ne faut pas faire la photo. La seule question à se poser, au moment où l’on veut faire sa photo est

pourquoi faire cette photo ?

Personnellement, il arrive que je n’ai pas la réponse à cette question. Je range alors mon appareil dans mon sac.

Cette question, beaucoup de photographes se la posent, quel que soit le domaine dans lequel ils évoluent. C’est l’un des piliers d’une photo réussie, d’une grande photo. Lorsque je viens de réussir une belle photo, je le sais instantanément après avoir appuyé sur le déclencheur. Il n’existe aucune des photos que je préfère qui n’ait pas répondu à cette question.

Et quand je ne fais pas la photo, c’est que je n’ai aucune bonne raison de la faire. Ou une très bonne raison de ne pas la faire.

La photographie est un moyen pour moi de vivre selon mes principes, en accord avec moi-même. Ce n’est pas une fin en soi. Encore une fois, il s’agit d’un instrument de ma philosophie, elle se trouve au centre. C’est pourquoi je n’ai aucune difficulté à renoncer à faire certaines photos.

L’acte de photographier n’est qu’une issue possible, ce n’est pas la seule.

Vivre le moment présent est le plus important. Le passé est terminé, il n’existe plus, et le futur n’existe pas encore. Retrouver l’essentiel et se débarrasser du superflu, renoncer à tous les attachements que l’on peut avoir. Voilà ce que je recherche.

Et photographie et société ?

La photographie a beaucoup évolué au cours des 15 dernières années. En devenant numérique, elle est devenue de plus en plus accessible. Il coûte moins cher aujourd’hui de faire une photo qu’il n’en coûtait il y a 15 ans.

Les supports ont changé. Mais elle est devenue plus accessible aussi grâce aux smartphones. Nous devons répondre tout de suite à toutes sortes de sollicitations, mais plus grave selon moi, nous vivons dans un monde de distractions. Nous sommes sans cesse distraits par des choses superficielles, qui ne nous apportent rien, et qui nous font perdre notre temps. Or, je considère mon temps comme l’un de mes biens le plus précieux. Chaque minute qui passe ne se rattraperas plus. Jamais.

La photographie me permet de me déconnecter de ces moments définitivement perdus. Je veux vivre le moment présent. C’est impossible à faire lorsque vous êtes sur Facebook ou Instagram. Vous en perdez justement la notion du temps. Du temps que vous auriez pu mettre à profit pour apprendre des choses, créer des choses, comme des photographies.

J’ai donc depuis longtemps limité mon temps sur les réseaux sociaux au strict minimum : publier mes photos préférées de temps en temps et discuter par messages privés avec ma communauté. Je consacre l’essentiel de mon temps à la création de contenu (articles de blog, création de vidéos, et bien sûr photographies), à la méditation, à l’activité physique, aux moments avec ma famille et mes amis, à la lecture et au repos.

Comment trouver sa voie photographique ? sa vérité ?

Je ne crois pas qu’il existe une méthode pour y arriver. Encore moins une vérité. Il s’agit plus de tâtonnement que de voie claire et précise. Il n’existe pas de règle.

Lorsque j’enseigne la photographie, je compare souvent son apprentissage à un chemin que l’on emprunte pour gravir une montagne. Tout le monde ne prendra pas le même chemin. Tout le monde ne marchera pas à la même vitesse. Mais le plus important, c’est que tout le monde ne part pas au même moment. Certains sont déjà bien avancés, d’autres viennent juste de commencer.

Je dis cela à mes élèves pour qu’ils évitent de se comparer aux autres. La photographie n’est pas une compétition, il n’y a rien à gagner. Personne n’est déclaré « meilleur photographe », cela n’existe pas.

Je trouve justement que beaucoup de photographes essaient d’imposer « leur vérité », comme s’il s’agissait d’une nouvelle religion dont ils seraient les seuls prophètes. Il suffit de lire certains sujets sur les forums photo, ou certains commentaires sous les publications. Beaucoup de pseudo-règles en photographie. Beaucoup d’ego aussi. Pas assez de bienveillance.

Il n’y a pas de vérité en photographie. Il n’y a que ce que vous ressentez, le moment présent.

Lorsque vous commencez la photo, vous devez photographier ce que vous aimez, vous devez prendre du plaisir, vous amuser. C’est très important.

Si vous voulez progresser, vous devez pratiquer. Apprendre, pratiquer, échouer, recommencer. La photographie n’est pas un concept, c’est un acte.

Vous devez aussi bien vous entourer. Je conseille souvent de trouver une personne qui vous inspire, expérimentée, bienveillante et qui est prête à vous guider sur le chemin.

La photographie est un voyage qui ne se termine jamais.

Là encore, ce n'est pas grâce à Instagram que j'ai découvert Stef mais par son site, Aventures des photographe, par ses articles de blog, toujours très bien foutus et de bon conseil. 
Lui aussi propose des formations photos et je vous avoue être à deux doigt de craquer et m'y inscrire :)
Sur son compte Instagram, Stef est assez discret mais ses photos ne passent jamais inaperçues. J'aime beaucoup son travail de la lumière et son travail sur la nature.
Et puis nous avons un amour commun, la Provence ! Presque voisins puisque Stef est installé dans le Lubéron. 
S'il le veut bien et si nous le pouvons, un jour j'irai photographier avec lui :)
Vous pouvez retrouver Stef également à travers ses vidéos sur sa chaine Youtube.

 

 

 

 

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