enfance voyage

Le goût du voyage vient-il de notre enfance ?

J’ai interrogé plusieurs voyageurs pour leur demander si leur passion du voyage provenait de leur enfance … Entre réponses touchantes et photographies vintages.
Ce doit être mon côté torturé mais j’aime bien me poser tout plein de questions et tenter de trouver des connections entre le passé, le présent et ce que sera notre futur.
Si je ne lis pas encore dans les boules de cristal, je pioche bien souvent dans mon passé pour comprendre certains blocages de ma vie.
Je n’ai pas fait de longues psychanalyses mais la petite psychothérapie suivie lors des temps les plus sombres de ma vie, m’a particulièrement éclairée sur le rôle de notre enfance dans nos choix d’adultes et dans nos réactions. Même si l’on tend à s’en défaire et si la déconstruction est bien souvent une étape salvatrice, notre éducation est fondamentale si l’on souhaite se comprendre mieux.

Notre enfance guide-t-elle nos pas de voyageurs ?

Je pense que nos passions appartiennent à ces entités spécifiques qui nous façonnent et que bien souvent, l’enfance n’y est pas étrangère.
C’est ainsi que je me suis interrogée sur ce besoin et ces envies qui m’habitent de toujours bouger – pas forcément très loin – mais d’être en perpétuelle quête d’un nouveau paysage, de nouvelles rencontres.

Je n’ai pas eu à aller bien loin. Juste à revenir quelques années en arrière.
Lorsque mon père, qui travaillait comme directeur commercial était sur la route toute la semaine, et nous faisait bouger tous les dimanches. Que de kilomètres faits dans la journée juste pour aller boire un café en Espagne ou manger au restaurant en Italie !
Nos vacances d’été étaient ponctuées de virées en France et en Europe par les routes départementales, à la découverte de nos régions.
Parfois, c’est dans un avion qu’il nous installait, ma mère et moi, vers le Maroc, la Tunisie, le Sénégal …

Pas besoin, d’être psy pour comprendre qu’il me reste de ces années, quelques stigmates 🙂

Mais pour pousser mes réflexions un peu plus loin, mon propre cas ni ceux de mes proches ne me semblaient suffisants et j’ai eu envie de confronter des voyageurs à cette question.

Vous verrez qu’ils ont tous des parcours d’enfance différents. Je remercie chacun.e d’entre eux d’avoir bien voulu se livrer ici, en toute confiance et de m’avoir confié une image de leur passé, très touchante.

Eve du blog Nos racines sur 4 continents

« Dès ma plus tendre enfance, j’ai été initiée aux voyages.

Nos racines sur 4 continents
De mes quatre à huit ans, j’ai vécu à Lahr, en Allemagne, où mes parents enseignaient aux enfants des forces armées canadiennes. Je garde d’excellents souvenirs de cette période de ma vie, qui a contribué à tisser des liens très forts entre mon frère, mes parents et moi.

À l’âge adulte, j’ai épousé un homme d’origine française avec lequel j’ai eu trois enfants. Bien entendu, ces derniers ont eu la double nationalité (française et canadienne) dès leur naissance et ont appris à développer des liens avec leur famille française qui, à défaut d’être loin géographiquement, est très présente dans notre vie. Avec nos deux garçons, nous n’avons pas hésité à vivre, à notre tour, une expatriation de trois années aux Émirats Arabes Unis, pays qui a vu naître notre fils cadet.

Comme plusieurs mamans ayant vécu des expériences d’expatriation familiale, je me suis intéressée au phénomène de la troisième culture chez les enfants (Third Culture Kids, aussi appelés Global Nomads). Ce phénomène a été décrit par des sociologues en référence au vécu d’enfants de militaires, de diplomates ou d’expatriés. Tout en s’adaptant au pays où ils vivent (seconde culture), ces derniers fonctionnent à la maison avec leur culture d’origine – ou celle de leurs parents (première culture), tout en se créant une troisième culture qui leur est propre. À ce jour, cette superposition d’appartenances est bien visible chez mes enfants. En plus d’avoir à composer avec une double nationalité, ces derniers ont vécu à l’étranger, ont voyagé dès leur première année de vie et ont été scolarisés en plusieurs langues (français, arabe, tagalog, anglais, espagnol).

À mes yeux, il n’y a aucun doute à l’effet que mon initiation précoce aux voyages a influencé mes choix de vie et mon envie de partager mon ouverture sur le monde avec mes propres enfants. L’éducation y est pour beaucoup dans mon cas, sans doute en raison du fait que mes expériences à l’étranger ont été vécues positivement dans ma famille d’origine.
Plus jeune, j’ai toutefois rêvé, à l’occasion, d’une vie exempte de déménagements, dans laquelle je n’aurais jamais quitté la maison de ma naissance, qui m’aurait vue grandir dès mon plus jeune âge… Ce paradoxe m’habite encore aujourd’hui, car même si j’adore voyager, j’aime aussi retrouver mon petit univers et me replonger dans ma routine. Contrairement à mes parents qui avaient des racines peu profondes, je m’attache facilement aux lieux et aux gens qui m’entourent. Reste à voir comment mes enfants arriveront à composer avec leurs identités multiples ! »

Le blog d’Eve Nos racines sur 4 continents

Candie du blog les Géonautrices

« Je ne vais pas passer par quatre chemins, je n’ai JAMAIS voyagé enfant !

les Géonautrices
J’ai constaté que pas mal de personnes qui voyagent adulte ont des antécédents voyageur dans la famille et ont aussi, fort probablement, voyagé avec leurs parents lorsqu’ils étaient enfant. J’aurais tellement aimé pouvoir, moi aussi, voyager avec mes parents lorsque j’étais gamine…
À défaut de voyager, on a failli s’expatrier… 2 fois. Mon père travaillait à l’UCPA et il avait eu deux propositions d’expatriation au cours de mon adolescence, une pour aller en Martinique (j’en avais tellement envie) et l’autre pour aller au Maroc (là aussi j’en avais terriblement envie), mais aucune des deux n’a abouti car il y avait toujours une bonne excuse. En fait, mon père ne voulait pas bouger.

Pour ma part, je devais avoir environ 10-12 ans quand j’ai commencé à m’intéresser au vieil Atlas que mes parents avaient (oui, ils ne voyageaient pas, mais ils avaient un bel Atlas, vous savez, le genre de beau livre avec une couverture en tissu vert 🙂 ). À partir de là, j’ai commencé à découvrir des pays avec des géographies différentes, des capitales, des régions, etc. Et pour je ne sais qu’elle raison puisque ça n’a jamais été dans mon éducation, je me voyais très bien grande voyageuse avec un sac sur le dos à parcourir le monde.
J’ai beau chercher, je ne sais pas exactement d’où me vient cette passion du monde, des pays, des paysages grandioses que je veux découvrir, des cultures, etc, car ce ne sont pas mes parents qui  m’ont inculqué ces désirs de voyage. En plus, je n’ai aucun souvenir d’avoir vu un film de voyage qui m’a donné la mouche, ni même lu un livre en particulier. Sauf peut-être Martine, et en y réfléchissant bien, Martine en voyage, Martine en camping, Martine à la montagne, etc, ça donne peut-être inconsciemment envie à une enfant de vivre de nouvelles aventures 😉
Et comme l’écriture aide à poser les choses, je réalise, en écrivant ce texte, que je pense savoir qui m’a inculqué l’envie de voyager : TINTIN ! J’ai toujours été une fan de Tintin, j’ai eu la collection très tôt. Alors Tintin en Amérique, Tintin au Congo, Tintin au Tibet (j’ai toujours voulu voir le Yéti ^^), Tintin et les Picaros, et tous les autres, ça aussi ça peut donner envie à un enfant de parcourir le monde et de voir les mêmes paysages que Tintin.

Dans un sens, ça vient donc de mes parents qui m’ont offert la collection au fil des ans, mais le voyage devait tout de même être au fond de moi car toute personne ayant lu Tintin ou Martine n’a pas pris son sac pour voyager en tant qu’adulte… 🙂 »

Le blog de Candie les Géonautrices

iclo du blog #LaVieCestMieux

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voyagé.

la vie c'est mieux blog
Surtout en avion. Tous les ans. À chaque vacance scolaire, ou presque. La routine. Les fêtes de fin d’année à l’Île Maurice ou aux Seychelles. Un road trip en camping-car en Écosse ou au Québec. Tout ça n’avait rien de vraiment original à travers mes yeux d’enfant. J’étais beaucoup plus impatient de connaître le menu qui serait servi en vol et le film que j’allais pouvoir regarder.
Chaque année, entre mes 10 ans et mes 18 ans, je partais en colonie de vacances. Au moins une fois par an. À la mer. À la montagne. En été. En hiver. À la ville. Dans les îles. En France. En Angleterre. Au Royaume-Uni. Aux États-Unis. En Polynésie. Non pas que mes parents étaient millionnaires. Mais ils travaillaient pour la plus grande compagnie aérienne française. Et c’était tout comme.
À peine la majorité atteinte, je volais enfin de mes propres ailes. D’abord en m’expatriant quelques mois en Europe. Pour apprendre l’anglais. Puis plus tard, en allant étudier en France, au Canada, en Inde. Je vivais littéralement dans mes bagages.

Et puis un jour, fatigué de cette instabilité, je décidais de défaire mes sacs pour un moment. Comme la vie me ramenait systématiquement au Québec, je me suis installé à Montréal. C’est là que j’ai débuté ma carrière. Et, c’est aussi à ce moment là que j’ai commencé à moins voyager. Un weekend à New York par-ci par-là. Quelques heures d’avion pour rejoindre un ami en Floride pour deux ou trois jours. Jamais vraiment plus. C’était donc ça la vie “active” ? Rapidement, il me venait des envies d’évasion.

Comme souvent, le destin s’est chargé d’accélérer les choses. Une sombre histoire de dossier perdu auprès des services d’immigration du Canada. Et je claquais la porte de mon pays d’adoption. Ma première envie ? Partir. Loin. Longtemps. Pas pour fuir. Mais pour partir à l’aventure. Comme si voyager était profondément ancré en moi. Et pourtant, je n’avais plus aucun avantage à être le fils de. Je me suis retrouvé en Australie. Pour un road trip au long cours. Un an sans trop savoir où j’allais. J’avais souvent voyagé mais c’était la première fois que je partais pour une aussi longue période. Et j’ai adoré.

Moralité : si les voyages de mon enfance ont certainement contribué à établir les fondations de ma passion du voyage, ils ont aussi élargi ma zone de confort du voyageur (je ne fais vraisemblablement pas partie de ceux qui paniquent à l’idée de prendre ou de rater un avion). Quant à mes expériences ultérieures, elles ont affiné la façon dont j’apprécie voyager. Une chose est sûre. Quand certains ont l’habitude d’aller au restaurant ou au cinéma, prendre un avion est une habitude pour moi depuis l’enfance.

Le blog de iclo #LaVieCestMieux

Solange du blog Seniors en vadrouille

« Dans ma famille, le voyage ne se concevait pas en terme de loisirs.

photo de famille seniors en vadrouille

A l’âge de 8 ans ma mère avait fui l’Espagne de Franco et ses exactions, laissant derrière elle une vie plutôt confortable pour débarquer en Auvergne, région dont elle ignorait tout, jusqu’à la langue. Mon père était le premier de sa famille à naître en France. Sa famille avait fui la famine en Pologne pour s’installer dans une région minière en France.
Enfant, nos vacances se passaient loin de notre domicile, à 40 kms. Je plaisante ? Non,  c’était toute une expédition qui se préparait longtemps à l’avance. Changer de lieu était inconcevable pour mes parents. Partir à l’étranger ? Impossible. Trop onéreux pour la famille nombreuse que nous étions mais surtout impensable. La France, terre d’asile, avait accueilli ces exilés. Où pourrait-on être mieux qu’ici ? Nulle part. Fin de la discussion.

Nous avons pourtant failli changer d’horizon. Dans les années 1970, l’Australie recrutait et offrait le voyage aux candidats désireux de s’y installer avec leur famille. On en parla pendant des semaines, pesant le pour et le contre. Moi, j’imaginais ma vie à l’autre bout du monde. Las ! Mon père constata qu’il lui faudrait retourner à l’école apprendre l’anglais. A son âge (37 ans) ? Impossible. Et si nous ne nous sentions pas bien en en Australie, comment reviendrions-nous ? Je pensais qu’il fallait oser, qu’à tenter on ne risque que de réussir. Lui voyait des montagnes de problèmes là où je n’imaginais que des solutions. Le projet demeura lettre morte à mon grand regret.

Notre premier et unique voyage en famille à l’étranger eut lieu 3 ans après la mort de Franco, vers mes 17 ans, pour rencontrer une partie de notre famille espagnole. Une véritable découverte pour moi.
Moi seule rêvais de voyages depuis ma plus tendre enfance. Je me croyais fille de gitans, échangée à la maternité. Je me plongeais dans la lecture comme on se noie et j’y nourrissais mes envies d’ailleurs et ma curiosité.
J’ai omis un point important. Mon grand-père espagnol, ancien grand voyageur, enchantait mon imaginaire tout en construisant ma conscience politique. Il parlait de voyages au bout du monde, de terres lointaines, de coutumes étranges, d’animaux inconnus. Il brodait, je crois, sur ses expériences passées. Peu m’importait. J’étais libre de me rêver un avenir empli de livres et de voyages. C’est à eux que je dois mes balades actuelles et ma curiosité insatiable.

Mes enfants aiment voyager. Je les ai entrainés dans mes voyages pour leur montrer le monde, pour leur ouvrir l’esprit et pour qu’ils comprennent leur chance d’être né ici et maintenant. Je suis toutefois plus heureuse de leur goût pour la lecture que celui pour les voyages. »

Le blog de Solange Seniors en vadrouille

Anaïs du blog The travellin’side

« Je suis née sur les flots qu’ont laissés mes parents.

voyage enfance
Mes parents ont toujours vadrouillé, ils se sont rencontré à Angers, et ont construit un voilier ensemble à Bordeaux. J’y suis née. Ils ont ensuite navigué en famille jusqu’à mes deux ans. Puis le destin les a séparé, et après une vie plutôt marginale, ma mère a tout fait pour me donner un cadre et une stabilité tant au niveau émotionnel que géographique.

Même si j’étais très jeune, comme si mes souvenirs de bébé s’étaient imprégnés dans mes cellules, j’ai toujours ressenti, une attirance très prononcée pour la mer, les grands espaces, et les tropiques. J’ai souvent eu des flashes de mes premières années de vie. Mes parents ont continué à me faire vagabonder épisodiquement.
Je me suis ensuite émancipé, j’ai poursuivi des études, découvert la ville et les sorties, et mis de coté mes rêves de voyage. Les années se sont écoulées, j’ai embrassé le modèle de vie standard, j’ai trouvé un boulot, un compagnon et un bel appartement.
Pendant tout ce temps, mon père quant à lui, a continué ses grandes aventures. Je le voyais au début, pendant les vacances, puis doucement de moins en moins. Ses voyages devenaient de plus en plus longs, jusqu’à ce qu’il décide de ne plus rentrer!  J’ai toujours gardé dans un coin de mon cœur cette envie secrète de suivre ses traces, mais la vie s’est enchainée, et je me trouvais inconsciemment toujours des excuses.

Ma mère a à son tour profité de mon indépendance, pour reprendre les voyages. C’est là, à l’aube de mes 29 ans que je me suis dit ; Merde, je ne veux pas m’engager dans cette voie toute tracée que je suis en train de prendre. Moi aussi je veux découvrir le monde !
Mes rêves retenus avaient pendant tout ce temps amplifié mes frustrations, jusqu’à ce que j’explose! J’ai alors tout quitté, CDI, amoureux et vie confortable pour partir seul à l’autre bout du monde! Ce fut l’une des meilleures décisions de ma vie.
Je me rends compte alors, que c’est sûrement plus facile pour moi de poursuivre cette route, car contrairement à d’autres, au lieu de l’inquiétude, je ressens de l’admiration dans le regard de mon père et de ma mère.
Malgré le modèle excentrique que j’ai eu, je suis effectivement en train de suivre le même chemin que mes parents !
Alors oui je me demande parfois si le voyage ne se transmet pas un peu par les gènes. »

Le blog d’Anaïs The Travellin’side

Solène du blog Solcito

« Il paraît que les chats ne font pas des chiens. J’ai pu valider moi-même cette expression avec les années. Depuis que mes parents ont décrété que j’avais l’âge d’avoir un passeport, je n’ai plus jamais arrêté de me balader sur les routes du monde.

Solcito
Prenez une mère partie faire le tour du Québec en stop à 20 ans (sans l’autorisation du papa, cela aurait été trop facile). Ajoutez un père parti faire la même chose au Moyen-Orient au même âge ou presque. Imaginez-les des années plus tard. Depuis leur rencontre, mes parents voyagent comme ils respirent.
Pour moi, tout a commencé par des vacances en Tunisie à l’âge de 12 ans : un baptême de l’air, un hôtel sympa, du soleil, des nouveaux copains… Tout était réuni pour me faire aimer les séjours au soleil, les fesses dans la piscine ou vissées sur une chaise longue.
Mais mon père en a décidé autrement : quelques jours plus tard, nous partions poursuivre le trip dans le Sahara, malgré mes réticences. Une tempête de sable et des milliers d’aventures plus tard, j’étais devenue une graine de voyageuse.
Puis ils m’ont emmenée découvrir des pays à part, comme le Liban et la Syrie. Je ne les remercierais jamais assez de m’avoir permis d’approcher les merveilles du site archéologique de Palmyre. Grâce à cette éducation sans frontières, je n’ai cessé d’aller vers et chez l’autre, avec cet amour fou pour la différence et ce goût accru pour la découverte.

Mon frère semble également avoir la bougeotte. Accompagné de sa petite famille, il parcourt le monde dès qu’il le peut. Mes neveux ont commencé très tôt à se promener, et j’ai l’impression qu’ils adorent ça. Il est à deux doigts d’en faire de futurs blogueurs voyage…
Cette passion nous a également été léguée par notre grand-père qui revenait de ses pérégrinations avec ses propres carnets de voyage. Avec lui, nous avons découvert les deux magnifiques aspects d’une plume : écrire et s’envoler… »

Le blog de Solène, Solcito

Sarah du blog Vents et voyages

« Si tu me demandes depuis quand je voyage, j’aurais envie de te répondre « depuis toujours ». Mais ce n’est que partiellement exact.

ventsetvoyages

Enfant, je voyageais essentiellement à travers les souvenirs rapportés par mes parents lors de leur escapade annuelle. Je feuilletais les albums retraçant ce qui me semblaient être les aventures dont les héros étaient mes parents. Souvenir de mes premières évasions fugaces dans un monde où mon imaginaire n’avait pas de frontières.
Je ne pourrais dire exactement quand le déclic est venu, quand ce désir de voyage s’est immiscé dans ma vie. Je pense que, de la même façon que la parentalité peut être une évidence pour certains, le voyage l’était pour moi. Je ne savais pas ce que c’était mais je savais pourtant que c’est ce que je voulais faire de ma vie.

Aujourd’hui, avec du recul, je suis intimement persuadée que mon envie d’ailleurs, si fortement ancrée en moi est directement liée à mon éducation mais aussi à mon environnement familial. Mes parents ont toujours eu à cœur de partager leur passion et lors de rares occasions, quand le budget s’y prêtait, n’ont pas hésité à nous en faire profiter.
Mais en plus de cela, j’ai toujours considéré le fait de voyager comme normal sans être réservé à une élite puisque tout le monde dans ma famille profitait de ses congés payés pour découvrir d’autres pays. Et puis, surtout, je n’ai jamais vraiment entendu parler des aspects négatifs du voyage, pour peu qu’on en trouve. De tout ce que je pouvais lire ou entendre, voyager semblait n’apporter que du positif. C’est donc presque sans me poser de question que j’ai pris le même chemin.
Par contre, ayant été bercée par une éducation classique, où l’on m’a enseigné que je devais d’abord commencer par trouver un emploi stable avant de m’adonner au plaisir de voyager, j’ai du patienter quelques années avant de pouvoir assouvir ma soif d’ailleurs.
J’ai 29 ans et oui, je ne voyage régulièrement ‘que’ depuis mes 25 ans, mais au moins de par mon éducation, je mesure pleinement ma chance. Je sais à qui je le dois et pourquoi je travaille.
Et même si parfois j’aurais bien envie de tout plaquer pour partir à l’autre bout du monde, au final j’apprécie d’autant plus toutes mes escapades car je sais l’effort et les « sacrifices » que cela requiert pour n’en profiter que quelques semaines par an. »

Le blog de Sarah Ventsetvoyages

Melissa du blog Mel loves travels

« J’ai souvent réfléchi où j’avais bien pu puiser ma passion du voyage. Issue d’une famille de condition modeste, jamais personne n’avait eu avant moi le goût de l’aventure (sauf ma grand-tante Adele qui s’enfuit de son petit village d’Italie quand elle avait 13 ans, mais elle s’est arrêtée à Rome qu’elle n’a plus quitté par la suite).

Mel loves travels
Personne ne m’a poussée, ni encouragée mais pas découragée non plus dans mes ambitions d’enfance mais nous n’allions nulle part l’été… sauf une fois tous les deux trois ans et le grand départ vers un pays qui me semblait mythique et fort, fort lointain : l’Italie, le pays de mon père car oui, je suis une fille d’immigrés et c’est plutôt cela qui a coloré mes premiers horizons de voyage.
De toute ma famille immédiate, seul mon grand-père maternel à ses racines plantées dans la Flandre de Royaume fritier où j’ai vu le jour. Sa femme, mes autres grands-parents, mon père ont adopté la Belgique comme terre d’accueil et d’opportunité.
Je me souviens avoir eu conscience très tôt que j’étais un peu différente de ce point de vue là. Mon nom de famille, l’accent de mes grands-parents, le mystérieux dialecte qu’ils parlaient en famille… Je n’étais pas fermement liée au pays où je suis née, ni à cette Italie fantasmée. Peut-être est-ce parce ces racines étaient si ténues, que je ne me sentais liée à rien que très tôt, j’ai rêvé de contrées lointaines. J’étais la petite fille qui s’enfermait dans sa chambre, atlas sur les genoux, parcourant son globe terrestre et voulant apprendre par cœur les capitales et les grands fleuves. Je récitais comme une litanie des villes et des contrées dont la sonorité me plaisait : Oslo, Montevideo, Paramaribo, Pondichéry, Ispahan, Bamako, Tahiti, Wallis-et-Futuna, Oulan-Bator…

Ce non-attachement m’a fait vivre plusieurs expatriations relativement facilement, fait en sorte que je me sente plus ou moins chez moi partout, et nulle part… même si les éloignements successifs m’ont fait réaliser que j’étais plus attachée à ma Belgique, surtout à Bruxelles, que ce je ne le pensais. Bruxelles est mon port d’attache adoré. Pour le moment.;) »

Le blog de Melissa : Mel loves travels

Chrys & Alex du blog Wait&Sea

« Mon enfance (Chrys) n’est en aucun cas le reflet de ma vie de voyageuse d’aujourd’hui.

Wait & Sea

Ou presque. Chez nous le voyage était un mot inaccessible, tellement qu’on n’osait même pas le toucher du bout des doigts, voir même l’imaginer. J’ai passé mon enfance dans les colonies de vacances, mais je me rappelle les quelques week-end avec mes parents.
Je crois qu’ils y allaient pour moi.
On prenait la voiture, l’immense tente, on ne partait jamais loin, pas très souvent, mais toujours au vert ou à l’océan.
Je me rappellerais toujours le goût des glaces à la vanille, de l’escalade du Puy de Sancy ou des phares de l’île d’Oléron. Ils raisonnent toujours autant en moi.
C’est vibrant et ça prend en dedans. C’est sans doute, ou pas, ces souvenirs qui ont ouvert la porte aux voyages devenus plus accessibles pour moi aujourd’hui.
Je lisais aussi beaucoup, je voyageais à travers les pages.
Cependant j’imagine que ces perspectives de voyages simples, minimalistes et proches de la nature, sont portés par les bribes de mon enfance. L’attachement aux souvenirs, aux disparus, et le bonheur qui colle aux choses simples comme le caramel qui colle aux dents.

Alex est enfant de parents voyageurs, baroudeurs, qui voyagent et baroudent toujours. Il a voyagé loin, très tôt, et ça se ressent aussi aujourd’hui dans son envie de découvrir, d’être proche de la nature et d’explorer de nouveaux horizons. Vous savez, on a vécu une enfance différente sur bien des domaines, mais je pense que c’est la nature et la curiosité des autres, l’ouverture des livres et de l’esprit qui font que nous avons les mêmes envies aujourd’hui. Quelques bribes peuvent dessiner toute une nouvelle histoire. »

Le blog de Chrys & Alex Wait and Sea

Mali’ du blog Un pied dans les nuages

La passion du voyage vient-elle de l’enfance et de notre éducation ? Est-ce qu’on peut être finalement « conditionné » au voyage ? Lorsque j’étais enfant, j’ai eu la chance de voyager beaucoup, mais dans un contexte difficile car j’étais en foyer.

Malicyel

Vacances au ski, colonie à la montagne, camping à la mer, séjour équestre… j’ai vécu de nombreuses expériences que des enfants vivant dans leur famille pouvaient m’envier. Pourtant, je n’en profitais pas vraiment car il me manquait l’essentiel, la famille. Je ne voyais pas vraiment ces voyages comme une chance, je ne réalisais pas. J’en étais même dégoûtée au fur et à mesure, peu m’importait de bouger dans de beaux endroits, je n’avais plus envie de supporter la collectivité, et les nombreuses activités. Vous m’auriez demandé où je voulais être, je vous aurais répondu : dans mon lit en train de lire.

Et puis, j’ai grandi. Je suis partie du foyer, j’ai eu ma propre indépendance. J’ai commencé à vraiment évoluer vers l’âge de 22/23 ans, quand j’ai décidé de partir vivre en Auvergne alors que mes amis de l’époque le disent : je ne sortais jamais de chez moi. Là, j’ai appris à me réapproprier d’abord la mobilité. Car oui, quand j’étais enfant, lors de mes voyages, il y avait aussi la pression sociale, l’image qui jouait car j’étais déjà rondelette et pas très sportive, j’étais à la traîne. C’est en Auvergne que j’ai appris à aimer de nouveau randonner et skier.

En revenant à Lille, j’ai recommencé à bouger, au fur et à mesure. J’ai développé mon blog voyage. J’ai repris goût aux week-ends, aux promenades dans la nature, aux fêtes de village, à la débrouillardise. Je suis finalement devenue la personne que j’aurais pu être lorsque j’étais petite, si je n’avais pas autant été centrée sur tout ce qui n’allait pas dans sa vie. Maintenant, je réalise à quel point j’étais privilégiée. Je suis aussi reconnaissante au foyer de m’avoir donné tous ces beaux souvenirs, et je pense que c’est en partie grâce à eux que je peux aussi facilement m’émerveiller d’une simple promenade dans les bois, d’une visite dans un château, d’un peu d’équitation en nature… Parce que j’ai été élevée comme ça. Mais on sait tous aussi que l’éducation est une chose, et la façon dont on s’approprie son éducation en est une autre 😉

Le blog de Mali’ Un pied dans les nuages 


Alors qu’en pensez-vous ? le goût du voyage provient-elle de votre enfance ?

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