la smala

Provient du terme arabe « zmâla » qui désigne une réunion de tentes abritant des familles et les équipages d’un chef de clan arabe qui l’accompagnent lors de ses déplacements. Désigne plus couramment et d’après le Larousse une famille nombreuse et encombrante. Et je rajoute, féminine. Vous allez comprendre …

Première génération, trois soeurs : ma mère, mes tantes. Chacune ayant eu des enfants : nous les cousines. Chacune ayant eu des enfants : nos enfants, des garçons (essentiellement).

Malgré la distance qui les a séparé parfois au cours de leur vie, malgré leur caractère bien différent, ces trois soeurs là sont restées soudées. C’est ainsi que je me souviens de fêtes de Noël chez l’une, de fêtes de Pâques chez l’autre et de dimanches de campagne chez la troisième et ce sentiment d’avoir grandi tout près de mes cousines. Important pour moi, seule fille unique de la smala 2ème génération.

L’une des trois soeurs n’est plus et ce qui était un équilibre familial aurait pu s’effondrer tel un château de cartes. Mais non, la tradition perdure et maintenant que la distance ne nous sépare plus, il n’est pas de trimestre sans retrouvailles pour fêter les anniversaires que nous regroupons par période de l’année.

C’est une jolie tradition, encombrante, bruyante mais nous y tenons.

Et cette tradition se transmet puisque depuis plusieurs années, c’est au tour de mes cousines de regrouper autour d’elles les autres membres de la famille de même génération pour des vacances au ski.

Cela fait donc (avec les amis de passage), 10 adultes et 11 enfants à la montagne. Du bruit, des rires, des disputes, des agacements, des kilos de pâtes préparées, des packs entiers de yaourts  des paquets de gâteaux à ne plus compter, des câlins, des provocations, de la tendresse et au final, de retour à la maison, un grand vide.

C’est bien, c’est beau, ça tient chaud l’hiver mais sur quoi ça repose ?

Le plaisir d’être ensemble ? oui, c’est certain
L’importance des traditions ? pour certaines oui, sans aucun doute
Le poids de la transmission de nos mères ? aussi, inconsciemment peut être
Le fait que nous sommes des femmes ? je le crains, oui.

Parce qu’autant nos mères ont su faire des filles, autant pour nous, il y a un chromosome qui nous a échappé et nos enfants sont composés essentiellement de quéquettes. Très mignon tout ça mais sauront-ils à leur tour maintenir ce lien familial et se retrouver entre cousins pour fêter l’anniversaire du petit dernier ? Sauront-ils transmettre suffisamment d’amour à leur femme pour qu’elles puissent se sentir investies de cette mission et les épauler au moment de rédiger la liste du menu de Noël, alors que nous autres, les cousines serons vieilles, ridées, fatiguées, assises au soleil, sur un banc, à regarder les gens passer ? Telle est la question …

Heureusement que quelques zézétes résistent … elles sont l’avenir de nos dimanches en famille …

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