déménager

Partout où nous allons

La vie professionnelle de mon papa a été chaotique, on peut dire que j’ai été à bonne école pour toutes les questions d’adaptation, de reconversion …
Un homme aux milles métiers, aux milles expériences …

Généralement, lorsque l’on est adepte aux changements dans sa vie professionnelle, la vie personnelle suit également. Dans notre famille, ce sont les déménagements qui ont accompagné les évolutions professionnelles de mon papa.
Loin d’avoir été dans la situation d’une fille de militaires, j’ai eu l’occasion de faire plusieurs fois mes cartons. Et c’est étrange, j’ai perpétué moi-même la tradition familiale lorsqu’à mon tour, j’ai commencé à bosser.
Comme quoi et à mon corps défendant, les chiens ne font pas des chats.

A chaque fois que je déménage, j’ai l’impression de vivre une nouvelle vie et de tourner une page. Et finalement, c’est un peu vrai. Si on ne change jamais vraiment, lorsque l’environnement direct n’est plus le même, ses aspirations, ses désirs se modifient à leur tour et on s’aperçoit que la vie d’avant était différente. Pas forcément mieux, pas forcément pire mais réellement différente.

J’ai eu envie de vous parler un peu de chacune de mes étapes géographiques, pourtant si diverses, chacune d’elles m’ayant accompagné un moment et ayant marqué ma vie profondément.

On commence par le commencement …

Cassis

Aucun souvenir, hormis tous ceux que me racontaient ma maman. Normal, j’avais juste quelques mois.
Et pourtant j’y reste très attachée. Là-bas, je me sens bien, comme la petite privilégiée que j’étais il y a 40 ans, à vivre dans ce coin de paradis.

cassis 13

Marseille

Quelques souvenirs de ma prime enfance, Nicolas mon amoureux de la maternelle, mon déguisement de matriochka … C’est plus tard que je découvrirai réellement Marseille.

Marseille

Pithiviers

Le choc. 5 ans. La Beauce, la pluie, le froid, la neige l’hiver, les champs de blé à perte de vue, un plat pays dont seul le clocher en pointe perce le ciel bas et triste.

Pithiviers

Une petite ville un peu bourgeoise, un peu catho, la kermesse paroissiale, la fête de la Saint Jean, les betteraves, la sucrerie et son odeur de mélasse, les mottes de terre sur le goudron tombées des bennes agricoles …
Pas la joie dépeint comme ça.
Mais Pithiviers c’était aussi la piscine municipale avec son vendeur de meringues et de pistache blanche, l’odeur du centre équestre et des chevaux, ma jument, les amies/s, le miel du gâtinais, le pithiviers glacé, ma marraine, les batailles de marrons sur les mails – sorte de petites avenues -, les premiers émois amoureux, les sorties du dimanche à Paris, les cinémas sur les grands boulevards, les marrons brûlants les doigts …
C’était froid mais réconfortant.

Montpellier – 1 –

Les retrouvailles avec le soleil mais un débarquement en début de 5ème, dans un collège inconnu … Difficile, très difficile, le soleil ne fait pas tout pour une pré-ado …
Quelques mois compliqués puis l’adaptation et … les fiesta !
Les fêtes de villages, les petits copains, l’alcool, les études, les boites de nuit, la plage. Un vie de province sous la chaleur et au son des cigales.

Paris

Retour à la grisaille et cette question dans le train avec mes bagages “mais qu’est-ce-que je fais là ?”
Un studio petit à se partager à deux, la famille loin qui me manque, l’absence de soleil, ce ciel bas en permanence … mais aussi les sorties, les musées, les expositions, le théâtre, le quartier chinois que j’aime tant, le Marais que j’arpente de long en large, la rue des rosiers, l’as du fallafel, les bières en terrasse qui coûtent une blinde …
Les premiers pas d’une vie professionnelle, premiers CDD, premier CDI … aucun regret d’être là mais après 2 ans, une folle et nécessaire envie de repartir. Finalement, il me faudra 4 ans pour quitter la capitale …

Paris en famille

Aix en Provence

Ah je retrouve enfin le soleil ! Les cigales ! La famille !
Un appartement qui fait le triple de ma surface parisienne pour le même prix, des horaires à réapprendre (quoi, le supermarché ferme entre 12h et 14h ?), une très jolie ville animée, des fontaines partout … je suis de retour chez moi et ça fait du bien !
Je redécouvre ma région d’origine, Marseille, les calanques, la Sainte Victoire … mon fils vient au monde … je me délecte de cette vie en Provence. Professionnellement, le début de ma reconversion …

hôtel aix en provence

Montpellier – 2 –

Je pensais être installée à Aix en Provence définitivement, la vie m’a fait mentir. Retour à Montpellier.
D’abord un peu à reculons, la ville a tellement changé, je ne reconnais rien.
Une vie professionnelle à consolider, une reconversion à continuer, une vie sociale à réinventer … pas mal de défis mais bon, cela ne m’a jamais fait peur. Et puis les retrouvailles avec les amis/es, ça aide à avancer !
Je regrette mes calanques si belles, les plages ici sont géniales pour les familles et les enfants mais tellement moins impressionnantes que les plages découpées dans les rochers.
La garrigue ? beaucoup moins verte et luxuriante que les paysages cernés de pins parasols de ma Provence … Un taux de chômage hallucinant et un mot toujours à l’esprit : boulot. En trouver, le garder, se réinventer …
Mais pourtant, l’une des meilleures décisions de notre vie !

La Nef Montpellier

Si j’osais, je dirais Montpellier pour toujours mais qui sait, on se retrouvera peut-être un jour encore ailleurs ?

Et vous ? quel a été votre parcours géographique ?
Je vous laisse la parole : j’adorerai que vous nous racontiez en quelques mots et quelques lignes vos étapes et les lieux qui ont jalonné votre vie… Et peut-être certaines se rendront compte qu’elles se sont déjà croisées ici ou ailleurs 🙂
J’aimerais bien aussi que celles qui n’ont jamais déménagé et qui sont restées sur les lieux de leur naissance nous racontent ce qu’elles en retiennent …


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