reconversion professionnelle

Reconversion professionnelle : deux ans après

De juriste à rédactrice web, petit bilan deux ans après, d’une reconversion professionnelle faite sur la durée. 

Je suis très souvent interrogée par mail et via des commentaires sur ce blog, sur mon passé de juriste, ce qui me surprend toujours. J’ai vraiment l’impression que les jeunes juristes notamment se posent beaucoup de question sur leur avenir, sont très incertain de la voie choisie.
J’ai beaucoup parlé de mes déboires professionnels ici, de mon parcours d’assistante juridique à juriste, puis à responsable juridique puis à rédactrice web mais les interrogations ne cessent.
Il se peut que je m’attelle à compiler tout ça un jour d’ailleurs, pour réaliser un e-book qui pourrait s’intituler : « comment devenir juriste et comment s’en sortir ? »

Dans ma tête, j’ai l’impression de ne plus être juriste depuis des plombes mais finalement, ce n’est pas si ancien que ça.
Je me suis prêtée au jeu des questions/réponses en faisant à la fois l’intervieweur et l’interviewée.
Exercice qui m’a amusé, je le concède 😉

Ma profession ? Euh, Content Social Manager ?

Ma dernière mission juridique s’est terminée en mars 2015, elle fut horrible !! Je l’ai vécue comme un véritable fardeau, une horreur absolue et lorsque j’y pense encore, j’en ai des aigreurs d’estomacs.
C’était difficile mais elle m’a vraiment donnée le déclic pour arrêter cette profession dans laquelle je n’étais plus heureuse pour me lancer résolument dans la communication numérique.

Mon métier aujourd’hui ? il est variable et il porte des noms complètement différents : content social manager, rédactrice web, community manager, social media manager, chargée de projets web …
On peut bien appeler ça comme on veut, au final, je navigue entre la rédaction, les réseaux sociaux et la formation.

Et blogueuse aussi. Si le blog n’est pas une source de revenus importante – et je ne souhaite pas du tout en faire mon métier – cet espace fait indéniablement partie de ma vie professionnelle. Certains de mes clients m’abordent via La fille de l’encre. Tout à tour vitrine de mes activités, carte de visite, espace de liberté totale, j’y consacre du temps pour vous proposer toujours mieux.

Ce qui me plait le plus dans mon métier ? la diversité de mes journées !

Rarement identiques, je passe d’une formation sur Facebook à la rédaction d’un billet sur l’Ecosse, en passant par la gestion des réseaux sociaux d’un cabinet d’avocats ! Passionnant même si parfois, j’y perds en peu mon latin !

Une chose est certaine, ma reconversion est bel et bien achevée, et pas d’erreur, je suis vraiment à ma place dans cette nouvelle voie.

Alors adieu le droit ?

Alors là, non, pas du tout ! Si je n’exerce plus mon métier de juriste en entreprise telle que je l’ai fait pendant près de 12 ans, je n’ai pas quitté la législation, les codes et les décisions de justice puisque l’une de mes activités est justement la rédaction juridique et le community management pour les professionnels du droit.

Après avoir passé des années à leur côté, je suis bien placée pour les comprendre – enfin je m’y attelle 🙂
C’eut été dommage de tirer un trait sur des années de pratique et de connaissances.

Seulement maintenant, je ne les subis plus, je les utilise … la différence est énorme croyez-moi !

Enfin fixée ?

Ah ah ah, elle est bien bonne celle-là !!
C’est vrai que depuis que j’ai changé de métier, je n’ai pas cessé de travailler mais je n’ai jamais été aussi précaire qu’aujourd’hui !!

En juillet 2015, je suis rentrée dans la fonction territoriale pour un mois. Presque deux ans plus tard, j’y suis toujours mais écoutez un peu :
* rentrée pour 1 mois au service de la communication, j’en ai fait 2 à temps plein
* pendant trois mois : retour à la maison
* ensuite, embauche dans la même structure mais dans un autre service : 1 mois à mi-temps
* puis quelques mois à plein temps
* puis quelques mois à 3/4 temps
* puis depuis avril, un mi-temps …

Le tout sur des CDD renouvelables tous les 6 mois, 2 mois, 1 mois … le premier qui me demande comment je me vois dans 5 ans se prend ma souris dans les dents !!
Bon, pour être totalement honnête, c’est moi qui avait sollicité un 3/4 temps, je voulais conserver du temps pour mes clients. Et je vous avoue que ce rythme me convenait pas mal. Sauf que dans l’administration, sans être fonctionnaire, la seule loi qui s’applique est celle de l’instabilité.

Est-ce que cela me donne envie de passer un concours et de me fixer dans une administration ? Non, toujours pas.
Je sais donc que ma situation évoluera encore et qu’elle n’est que provisoire.

Aujourd’hui donc je travaille 2,5 jours par semaine dans cette institution et le reste du temps, je travaille pour moi.
Encore une configuration professionnelle nouvelle que je dois apprivoiser.
Je vous avoue que je redoute financièrement les mois creux et notamment les mois d’été à venir … j’essaie de boucler un maximum de contrats avant la trêve estivale, mais pour l’instant, je navigue un peu à vue et je n’ai pas osé du tout faire une estimation de mes futurs revenus … #techniquedelautruche

Des regrets ?

Ah non, pas une seule fois ces derniers mois, je n’ai regretté ma décision !

Je suis totalement précaire, je ne sais pas du tout de quoi seront fait les prochains mois, je gagne moins d’argent, je bosse 10 fois plus y compris le week-end, je suis fatiguée très souvent mais je m’éclate !

Et ça change la vie !!

J’aime/j’aime pas

Pour finir, un petit j’aime/j’aime pas …

J’aime pas :

  • devoir chercher des clients
  • ne pas savoir de quoi demain sera fait
  • des revenus irréguliers
  • faire ma comptabilité, mes factures, mes devis … toute la paperasse !
  • travailler souvent le soir et le week-end
  • la fatigue qui s’accumule un peu trop parfois
  • avoir du mal à déconnecter
  • et quand je serai vieille, je deviendrai quoi ? une retraite ?
  • jusqu’à quel âge on peut travailler dans le numérique tu crois ?

J’aime :

  • écrire, encore plus et toujours plus
  • les rencontres faites tous les jours
  • la diversité de mes semaines
  • la liberté éprouvée
  • ce sentiment d’être à ma place
  • me remettre en cause tous les jours ou presque
  • apprendre
  • découvrir qui finalement, oui, j’en suis capable
  • l’exemple donné à mon fils : rien n’est figé, tu peux devenir ce que tu veux.

Ce sera le mot de la fin 🙂

Et comme je l’ai fait dans chacun de mes billets sur ce sujet de la reconversion professionnelle, je vous encourage à partager dans les commentaires vos questions, vos expériences, vos parcours … chacun à beaucoup à amener aux autres, j’en suis de plus en plus persuadée 🙂

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